Formation
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : PATRICK LECOINDRE*, Aurélie Levieuge**
Fonctions :
*diplomate Ecvim, praticien à Saint-Priest. Article tiré d’une conférence présentée au congrès du Gemi en Avignon, en avril 2012.
– Le tableau clinique est polymorphe.
– De nombreuses maladies sont associées aux pancréatites chez le chat.
– Un test Elisa fiable permet un résultat rapide.
Les lésions nécropsiques des pancréatites cliniques sont peu spécifiques, voire absentes. Comme la classification clinique est difficilement utilisable, une classification histologique lui est préférée. Deux formes de pancréatite aiguë (nécrotique, proche de la pancréatite aiguë du chien et suppurée/neutrophilique, liée à une contamination ascendante) sont distinguées. La pancréatite chronique (ou interstitielle) est liée à une infiltration polymorphe associée à l’apparition d’une fibrose qui altère les capacités endocrine et exocrine de l’organe. Elle peut être l’évolution d’une forme aiguë suppurée. Elle représente 65 à 89 % des cas.
Il existe un tronc commun entre la voie biliaire principale et le canal pancréatique. Ainsi, toute maladie cholestatique peut avoir des conséquences pancréatiques. De même, toute affection gastro-intestinale peut entraîner un reflux et une contamination des voies biliaires et du canal pancréatique.
Il n’y a pas de prédisposition sexuelle. La race siamoise serait peut-être prédisposée et les jeunes animaux plus touchés par les formes aiguës suppurées. En revanche, la sédentarité et l’obésité sont des facteurs prédisposants.
Les signes cliniques sont polymorphes. Aucun tableau clinique ne permet de différencier les formes aiguë et chronique. Les symptômes des affections associées prédominent. L’anorexie est fréquente (63 à 97 % des cas), ainsi que l’abattement (28 à 100 % des cas). Des vomissements, un ictère, un amaigrissement et une douleur inconstante peuvent être présents.
Lors de forme suppurée, la leucocytose est fréquente. Dans 60 % des cas, une élévation des enzymes hépatiques est observée. Une hyperglycémie est souvent rapportée lors de forme nécrosante et constitue un facteur pronostique péjoratif. Une hypocalcémie et une hypoalbuminémie sont fréquentes. Ces paramètres sont souvent associés à une hypocobalaminémie, mal supportée chez le chat. Au vu de ces éléments, la prévalence des pancréatites félines est certainement sous-estimée.
L’utilisation du test fTLI est controversée dans le diagnostic de la pancréatite aiguë (sensibilité de 28 % et spécificité de 66 à 75 %).
Les dosages de l’amylase ou de la lipase manquent de sensibilité et ne présentent aucun intérêt.
Un nouveau test RIA (radio immuno assay) de dosage de la lipase spécifique pancréatique féline (fPLI) a été développé1. Sa sensibilité est de 100 % lors de pancréatite sévère ou modérée et de 67 % lors de pancréatite discrète. Sa spécificité est de 91 %. Une version Elisa de ce test a été mise au point : c’est la spec fPL. Ce test possède une valeur seuil (de 5,4 µg/l), ainsi qu’une sensibilité et une spécificité équivalentes à celles du test RIA.
Des signes échographiques sont visibles lors de pancréatite aiguë, mais délicats. Il s’agit d’un élargissement du pancréas, d’une modification (hausse ou baisse) de son échogénicité, de lésions cavitaires (abcès, kystes), d’une dilatation du conduit pancréatique, d’une hypertrophie des ganglions pancréatiques, d’une dilatation du cholédoque. Lors de pancréatite chronique, la sensibilité des signes échographiques est faible. La tomodensitométrie est décevante (sensibilité ne dépassant pas 20 %).
C’est l’examen de choix, surtout lors de forme chronique. Le prélèvement peut être réalisé par laparotomie ou cœlioscopie. Le pancréas apparaît souvent macroscopiquement normal. Le choix du site à biopsier n’est donc pas évident. Il est recommandé de multiplier les sites de prélèvement (lobe droit, lobe gauche, corps). Parfois, des lésions de formes chronique et aiguë sont associées sur un même organe.
Il s’articule autour de trois volets : fluidothérapie, analgésie (en cas de pancréatite aiguë, mais aussi lors de forme chronique à l’aide de morphiniques) et alimentation entérale précoce. Les corticoïdes (prednisolone à la dose de 1 mg/kg) peuvent être utilisés dans les premiers jours lors de pancréatite chronique, puis diminués, car il existe une composante inflammatoire dans ce cas. L’antibiothérapie est recommandée (métronidazole, marbofloxacine), car les pancréatites sont souvent associées aux cholangites, dont l’origine est fréquemment bactérienne. En cas de complications locales, un traitement chirurgical peut être envisagé.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire