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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Béatrice Bouquet
Une cinquantaine de vétérinaires ont approfondi les bases, réfléchi au « futur possible » et échangé sur la reproduction, le 4 juin dernier à Ploufragan (Côtes-d’Armor) pour la 3e édition de la journée vétérinaire bretonne.
Sur la détection des chaleurs, Jean-Bernard Hermanns encourage notamment ses confrères à s’appuyer sur Detœstrus1. Ce logiciel gratuit offre une méthodologie qui permet d’aboutir in fine au bon conseil, afin d’améliorer la situation lorsque le poste clé de la reproduction des vaches laitières est trop défaillant dans un élevage.
Des conférences portant sur d’autres espèces que les bovins étaient destinées à éclairer notre pratique quotidienne rurale. Pour l’équine, la comparaison du diagnostic de gestation échographique entre la jument et la vache a rappelé la relative sécurité des interventions en bovine (les vaches “explosent” rarement moins gravement que les juments dans les cornadis) et le caractère tardif du diagnostic (le conceptus, très petit aux premiers stades chez les bovins, amène à deux semaines de “retard” relatif). Toujours en pathologie comparée, une réflexion sur la conduite en bandes a été imaginée, en commençant par décrire le principe entré dans les mœurs chez le porc, avant de dresser le bilan de quinze années d’applications dans un élevage… de vaches laitières ! « Cette possibilité peut être pertinente dans quelques grands troupeaux demandeurs d’organisation du travail, mais déjà efficaces sur le plan de la reproduction », a expliqué Frédéric Lars, praticien à Pleyben (Finistère). Le vétérinaire garde, dans ce type d’élevage, une place pérenne au poste clé du suivi de la reproduction.
Hors conduite en bande, William Araujo “vit” l’organisation du suivi de reproduction au quotidien dans une équipe de vétérinaires du Sud-Ouest, et peut donc la décrire. Comment équiper la brouette qui accompagne l’échographe ? Que répondre aux demandes de soins curatifs lors du suivi ? « Il faut rester pragmatique », insiste notre confrère, qui « fait avec » des distances importantes entre les élevages. Si chaque ferme a un vétérinaire “référent”, l’intervention est standardisée en amont entre les praticiens, pour une meilleure qualité de service.
Brigitte Siliard, d’Oniris, a été appelée à la rescousse des praticiens perdus dans la pléthore de dosages proposés en péripartum par divers intervenants commerciaux de la filière lait. Au départ, bien entendu, « le calcium ne suffit pas lors de fièvre vitulaire ». Tous les chemins pathophysiologiques en péripartum convergent alors vers l’insuffisance hépatique, qu’il s’agit donc d’évaluer systématiquement (afin de calibrer ses propres valeurs de référence), mais pas frontalement. La kaliémie, la cholestérolémie ou encore la phosphatémie sont de bien meilleurs indicateurs que les enzymes hépatiques de type gamma-glutamyl transférase (GGT). « Une stéatose massive peut parfaitement survenir en 24 heures », a expliqué entre autres2 notre consœur.
Autre outil qui s’offre à nous pour le suivi de reproduction : l’informatique. Le logiciel Véto-Expert peut rebuter le profane, à tort : toutes les cases ne nécessitent pas d’être remplies pour obtenir l’information souhaitée, a témoigné Marc Ennuyer à partir d’un cas. « Notre expertise de vétérinaire vise à répondre à une problématique fixée en amont par un éleveur donné, et non à essayer de faire en sorte qu’un élevage se rapproche systématiquement de toutes les normes. »
Côté diagnostic et thérapeutique, nous sommes (mal)heureusement à l’aube d’une nouvelle ère. La fiabilité de la palpation transrectale et même de l’échographie, pour le diagnostic de la métrite, est remise en question, a souligné Sylvie Chastant, de l’ENV de Toulouse, tout autant que l’intérêt des PGF2α pour son traitement. La cytobrosse utérine sera l’outil diagnostique de demain : il y a consensus sur les seuils “pathologiques” de neutrophiles. Mais côté traitement, une reconversion totale “post-PGF2α” semble prématurée. Des démarches alternatives “tout antibiotique” ou “plein d’hormones” n’ont pas démontré leur acceptabilité sociale, économique, ni dans bien des cas leur efficacité. La resynchronisation, où les protocoles “gonadotropine-prostaglandine-gonadotropine” sont initiés systématiquement avant même la confirmation d’une mortalité embryonnaire, c’est « déjà demain », mais « pas chez nous ».
De quoi nourrir les échanges lors des pauses sur l’exposition commerciale, version “proximité” par rapport à d’autres événements nationaux.
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