S’associer pour entreprendre

S’associer, c’est former un couple. Et la vie d’un couple, si elle est riche et structurante, est parfois idyllique, parfois conflictuelle, souvent en recherche d’équilibre. Voici des pistes pour éviter quelques écueils.

LES RAISONS DE L’ASSOCIATION

Il est important de distinguer le fait de développer une activité et celui de créer une entreprise. Dans le cas d’une création, la définition du projet initial doit être parfaitement claire et comprise de tous. Il est fondamental de prendre le temps de réfléchir à sa vision de l’association, de bien se connaître soi-même, de définir ses valeurs et de dialoguer sur la notion d’association avec son futur associé pour prévenir d’éventuels conflits.

Il est aussi envisageable de s’associer pour développer l’activité d’une structure existante. Ici, les données sont plus rapidement identifiables. Le développement passe par l’augmentation de la capacité de travail de la structure et/ou par l’élargissement de ses domaines de compétences. Si les associés ont déjà fait preuve de leur professionnalisme, leur capacité à travailler dans un environnement partagé reste à confirmer. C’est le point essentiel sur lequel il faudra axer la réflexion.

LE STATUT DE L’ENTREPRISE ET LE CHOIX DE L’ASSOCIÉ

Le choix d’un associé est crucial, car le succès du projet en dépend. Il est assez rare que les associations durent aussi longtemps qu’on l’imagine au départ. Dès que les difficultés surviennent, ou à l’inverse dès que les perspectives de succès se réalisent, les ennuis peuvent commencer. Afin de vivre le meilleur, il faut donc anticiper le pire.

Lorsque plusieurs personnes s’associent à titre professionnel, elles créent souvent une société civile ou commerciale. Cette structure aura pour objet principal de bien distinguer, pour chacun des associés, le cadre professionnel du cadre personnel. Elle permet donc de protéger les biens propres de chacun.

Dans le cadre d’une activité libérale, les formes les plus répandues sont les suivantes : la société civile de moyens (SCM), la société civile professionnelle (SCP), la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (Selarl) et la société d’exercice libéral à forme anonyme (Selafa). Dans le cadre d’une activité commerciale, il existe de nombreuses autres formes (SARL, SA, SAS, SCA, etc.).

L’environnement fiscal français a tendance à se modifier souvent, il est donc judicieux d’être accompagné par un cabinet d’expertise-comptable pour choisir la structure adaptée à sa situation.

LES RÈGLES DE LA STRUCTURE

Les statuts sont les règles qui régissent le fonctionnement d’une entreprise. Ils doivent donc faire l’objet d’un dépôt légal. Ils sont généralement composés des dispositions générales (forme juridique, dénomination, siège, durée, objet, etc.), du capital social et de sa répartition entre les associés (nombre et valeur des parts, modalités de cession, etc.) et de la façon dont est organisée et administrée la société.

La notion d’affectio societatis représente l’élément intentionnel indispensable à la formation du lien entre les personnes qui ont décidé de participer au capital d’une société (civile ou commerciale). L’existence de l’affectio societatis permet de distinguer la société des syndicats de copropriétaires (ou de certains groupements), voire des indivisions qui se forment sans cette volonté d’investir en commun et de partager les bénéfices ou les pertes de l’entreprise. C’est la petite “flamme” que doit avoir tout associé.

De nombreuses questions se posent lors de la définition du projet commun, de la détermination de la stratégie ou de la rémunération.

Quelles sont les règles du jeu ? Comment travailler ensemble ? Quels sont les objectifs à se fixer dans le temps ? Quelle est ma vision du métier et celle de notre entreprise ? Sur quelle rémunération ? Quelle est ma perception de l’autre ? Quels sont ses défauts, ses qualités ? Sommes-nous compatibles ? Qu’est-ce que je veux ou ne veux pas ?, etc.

Selon John Fitzgerald Kennedy, « l’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs ». Une maxime à méditer selon qu’on crée ou qu’on développe son entreprise.