Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS
Auteur(s) : Cyril Parachini-Winter
– Le calcidiol est un métabolite de la vitamine D et sa principale forme circulante dans le sang.
– Il est l’un des deux métabolites de la vitamine D qui contrôlent l’expression de quelque 200 gènes, conférant à ces derniers des rôles majeurs dans des fonctions aussi diversifiées que le développement de l’immunité, les qualités technologiques de la viande ou les performances de reproduction.
Si la vitamine D est un nutriment bien connu de la communauté scientifique, elle a récemment fait l’objet d’un regain d’attention à la suite de nouvelles découvertes sur ses propriétés, allant des effets sur le développement de l’immunité, la conformation musculaire et la qualité de la viande à ceux sur la production laitière. Un des métabolites de la vitamine D, le calcidiol, joue en outre un rôle majeur sur les performances de reproduction des cochettes.
Leur condition corporelle (en particulier le squelette) au moment de leur première gestation est souvent inadaptée aux contraintes qu’elles s’apprêtent à subir. Cela se traduit notamment par un nombre important de mort-nés, et il n’est pas rare qu’une primipare mette bas deux ou trois porcelets de moins par rapport au reste du troupeau. C’est ce qui a motivé, pendant de nombreuses années, la supplémentation en vitamine D des cochettes et des jeunes truies pendant leur phase de croissance.
Lors de son absorption dans l’organisme, la vitamine D, liposoluble, est transportée avec les lipides du système lymphatique jusqu’au foie où elle est hydroxylée pour former le calcidiol. Plus hydrosoluble que la molécule initiale, ce métabolite peut circuler dans le sang jusqu’au rein où une deuxième hydroxylation crée le calcitriol. Si ce dernier est la forme active de la vitamine D (qui intervient notamment dans la régulation de l’homéostasie phosphocalcique), le calcidiol n’en demeure pas moins la principale forme circulante de cette vitamine. Ces métabolites de la vitamine D contrôlent l’expression de quelque 200 gènes, conférant à ces derniers des rôles majeurs dans des fonctions aussi diversifiées que le développement de l’immunité, les qualités technologiques de la viande ou les performances de reproduction.
Comme le calcidiol a cet avantage par rapport à la vitamine D d’être plus soluble dans les substrats aqueux, il est, à ce titre, absorbé plus facilement par l’organisme. Lauridsen et coll. ont mis en évidence en 2010, chez des truies en lactation, des taux plasmatiques en calcidiol systématiquement plus élevés, quelles que soient les concentrations utilisées dans l’alimentation, que les taux plasmatiques en vitamine D1. Il est aujourd’hui admis que le seul moyen d’augmenter significativement les concentrations sanguines en calcidiol est de complémenter l’alimentation en calcidiol, et non en vitamine D. Le foie joue en effet un rôle de barrière, tamponnant l’excès de vitamine D qu’il ne transforme pas intégralement en calcidiol. Une telle complémentation permet non seulement d’augmenter la longévité des truies et la masse osseuse, mais améliore aussi les performances de reproduction pendant plusieurs gestations.
Des expériences menées par un centre d’essais allemand, en collaboration avec une entreprise spécialisée en génétique, montrent qu’une complémentation à hauteur de 50 µg/kg dès l’âge de six mois permet d’augmenter de 7 % la proportion de cochettes entrant dans les critères de sélection pour la reproduction (+ 6,8 % pour cette même expérience menée au Mexique et + 17,8 % au Vietnam). Cela s’explique entre autres par une plus faible proportion de cochettes refusées à cause de défauts ou de faiblesse des membres, car les os sont indéniablement plus solides et plus concentrés en minéraux. La complémentation a ensuite été poursuivie pendant cinq gestations successives.
Dès le premier part, il est constaté une plus grande proportion de porcelets nés vivants, mais aussi un nombre de porcelets par portée supérieur et une mortalité embryonnaire plus faible. À titre d’exemple, il est obtenu en moyenne 9,77 (versus 7,60) porcelets nés vivants pour les cochettes qui reçoivent 50 µg/kg de calcidiol, en comparaison des truies complémentées avec 2 000 UI de vitamine D. Enfin, il est avéré que le calcidiol permet d’améliorer les performances laitières des mères dès la première mise bas.
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