Maîtrise du parasitisme équin par les strongles : paramètres, méthodologie et finalité (2e partie) - La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Philippe Camuset*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*praticien à Yvetot (Seine-Maritime) et membre de la commission “parasitisme” de la SNGTV. Article tiré de la conférence présentée à l’atelier équine des Journées nationales des GTV 2013 à Nantes.

La prévention de l’apparition de résistances aux antiparasitaires passe par leur utilisation raisonnée, mais aussi par la mise en place de mesures hygiéniques par les écuries comme le ramassage des crottins deux fois par semaine dans les herbages.

DYNAMIQUE PARASITAIRE AU PÂTURAGE ET RISQUE INDUIT

Dans un premier temps, l’infestation d’une parcelle par les cyathostomes résulte essentiellement de la reprise du développement chez les chevaux, en fin d’hiver, des larves en hypobiose. Les adultes qui en sont issus sont à l’origine des œufs déposés sur le pâturage au printemps et en été. De nouvelles larves 3 naissent et, à leur sortie des crottins, infestent les chevaux présents. Si les conditions sont optimales, une génération peut émerger toutes les six semaines.

En l’absence de traitements, les coproscopies révèlent parfois des excrétions importantes. Leur répartition au sein d’un troupeau n’est pas gaussienne, mais plutôt surdispersée, avec peu d’individus qui excrètent beaucoup d’œufs. Pour un même animal, il y a peu de variabilité au niveau de l’émission des œufs, sauf en phase de maturation parasitaire ou après un traitement.

En l’absence de surpâturage, le risque est faible en première partie de printemps. L’augmentation de la contamination a essentiellement lieu en automne. La première démarche consiste donc à évaluer le risque d’affection d’origine parasitaire supporté par les animaux. En permanence, lors de la mise en place d’un traitement antiparasitaire, il importe de rechercher le juste équilibre entre anéantir et sous-maîtriser le parasitisme, face à l’impact des traitements sur l’immunité.

APPROCHE PAR DES TRAITEMENTS TACTIQUES, VIA DES COPROSCOPIES SYSTÉMATIQUES

À l’instar de certains pays d’Europe du Nord où un examen coproscopique doit précéder la prescription d’un anthelminthique, il y aurait lieu d’avoir plus fréquemment recours à cet examen pour ajuster la pression tant parasitaire qu’antiparasitaire dans un groupe d’équidés au pâturage. Le seuil actuellement utilisé est de 200 œufs par gramme de fèces (opg). Bien qu’il n’y ait pas de corrélation entre l’excrétion et la charge luminale, il est constaté qu’en dessous de ce seuil, le risque d’affection clinique est réduit. Opter pour le traitement des chevaux qui dépassent ce seuil ne signifie pas forcément traiter les individus très infestés, mais plutôt les très infestants, donc ceux dangereux pour leurs congénères. Ainsi, la contamination de la pâture est globalement diminuée, et par conséquent le challenge parasitaire pour l’ensemble du groupe animal.

APPROCHE MIXTE, TACTIQUE ET STRATÉGIQUE

Dans la mesure où le point de départ de la contamination du pâturage au printemps réside dans la reprise du développement parasitaire chez les chevaux, il devient cohérent d’instaurer un traitement systématique à l’arrivée sur les paddocks à ce moment-là. La périodicité des traitements pour prévenir le recyclage parasitaire à l’égard des cyathostomes est de quatre à six semaines avec les benzimidazoles et le pyrantel, de six à huit semaines pour l’ivermectine et de douze à quatorze semaines pour la moxidectine. Par précaution et de façon systématique, ces traitements pourront concerner les animaux les plus fragiles ou les plus à risque : les juments suitées, les yearlings, les chevaux de grande valeur, fragiles, en mauvais état, vieillissants, ainsi que ceux nouvellement acquis, voire réintroduits dans un lot. De même, les foals sont à traiter tous les deux mois en prévention de l’ascaridose.

Le traitement stratégique de ces catégories d’équidés a un impact majeur sur le recyclage parasitaire et la contamination des parcelles. Les autres chevaux font l’objet de coproscopies et seuls ceux dont l’excrétion excède 200 opg reçoivent un traitement tactique. En fin de saison de pâturage, un traitement systématique est effectué vis-à-vis des gastérophiles et éventuellement, selon l’âge, des ténias. Dans cette approche, le nombre de coproscopies est réduit au bénéfice de traitements plus systématisés.

APPROCHE ÉPIDÉMIOLOGIQUE PAR MODÉLISATION DU RISQUE PARASITAIRE

Cette dernière approche n’est intéressante qu’en cas de rotation de pâturages. Il s’agit d’une variante de la précédente, où la réflexion épidémiologique permet d’alléger encore le recours aux coproscopies, lesquelles ne sont plus que des points de contrôle validant une démarche qualité. Le traitement de mise à l’herbe est systématique, puis l’approche s’effectue parcelle par parcelle, selon les concepts d’exposition et d’émission (excrétion).

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