Congrès du Genac
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Hélène Vandenberghe
Le 4e congrès du Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie (Genac, Afvac) a rassemblé 163 participants autour de la chirurgie des NAC, du 27 au 29 septembre au Grand parc du Puy du Fou (Vendée).
La mortalité due à l’anesthésie est élevée chez les nouveaux animaux de compagnie. Cela est largement imputable à un manque de rigueur lors de l’examen clinique et de la préparation de la chirurgie », constate Frédéric Vlaemynck, praticien à Loos-lez-Lille (Nord). Il rappelle l’importance de l’examen préopératoire, en présence du propriétaire, qui permet de mieux cerner l’animal et d’orienter le choix des examens complémentaires susceptibles de se révéler indispensables.
Chez les petits mammifères, la réduction des risques anesthésiques passe par l’analyse de l’hématocrite, de la glycémie, des protéines totales, de l’urée (notamment chez le rat et le lapin vieillissants) et, si possible, par une numération-formule sanguine et une biochimie complète, ainsi qu’une vérification de la coagulation.
Chez les reptiles, souvent de mauvais candidats à l’anesthésie, les analyses du calcium, du phosphore et de l’acide urique sont recommandées, associées à une coproscopie chez les animaux carencés.
Chez les oiseaux, une numération-formule sanguine et une biochimie suffisent. L’état d’hydratation est également à contrôler chez ces animaux qui, la plupart du temps, nécessitent d’être réhydratés avant l’anesthésie (par voie orale, sous-cutanée ou intraveineuse).
En outre, la question de l’hospitalisation préopératoire mérite d’être posée. Elle permet de différer le stress, d’effectuer une diète correcte et d’évaluer précisément l’état général de l’animal avant l’anesthésie. Néanmoins, certaines espèces, comme le rat ou le cochon d’Inde, supportent mal d’être hospitalisées. Il est par ailleurs essentiel de bien gérer la diète, qui ne permet pas d’écarter tous les risques de vomissements (notamment chez le furet) et doit être adaptée à chaque espèce :
→ diète de six à douze heures, au foin et à l’eau, avec retrait de la boisson quatre heures avant l’intervention chirurgicale pour le lapin et le chinchilla ;
→ diète de quatre heures pour le cochon d’Inde et l’octodon ;
→ diète d’une à deux heures pour le furet ;
→ pas de diète chez le rat, la souris et le hamster.
Il est essentiel que le transit digestif des herbivores (lapin, chinchilla, cochon d’Inde et octodon) soit fonctionnel avant l’intervention, afin d’écarter le risque d’iléus, qui serait fatal. Des aliments adaptés existent et permettent d’assurer une alimentation assistée efficace.
Émilie Tessier, praticienne à Loos-lez-Lille, et Minh Huynh, praticien à Arcueil (Val-de-Marne), insistent sur l’importance d’une bonne surveillance anesthésique, qui nécessite concentration, réflexes et habitude, et d’un monitoring de qualité. Le Doppler, notamment, permet un suivi de qualité, placé contre l’artère ulnaire chez les oiseaux, derrière le cou chez les reptiles ou encore sur l’artère centrale de l’oreille chez les petits mammifères. L’oxymètre est également précieux, en particulier pour vérifier l’absence de collapsus alvéolaire au réveil.
La gestion postopératoire des NAC, selon Frédéric Vlaemynck et Émilie Tessier, exige une surveillance accrue du réveil (qui peut être agité chez les oiseaux et les lapins, entre autres, alors qu’il est très long chez les reptiles), un réchauffement, une prise en compte de la douleur et une réalimentation, qui conditionnent la vitesse de récupération de l’animal.
La chirurgie des différents systèmes anatomiques a été développée, de façon exhaustive pour les interventions les plus fréquentes.
Christophe Bulliot, praticien à Nandy (Seine-et-Marne), a abordé la chirurgie abdominale du furet, une espèce dont le gabarit et l’anatomie sont similaires à ceux du chat. Les splénectomies sont fréquentes, consécutives à des ruptures, à des phénomènes compressifs ou néoplasiques. La technique chirurgicale est équivalente à celle employée chez les carnivores domestiques. Lors de maladie surrénalienne, une surrénalectomie est effectuée. Il convient de veiller à préserver l’intégrité de la veine cave caudale lors de surrénalectomie droite.
Concernant l’exérèse de masses chez les NAC, Jean-Marie Péricard, praticien à Sigean (Aude), a rappelé que tous les critères de décision intervenant chez les carnivores domestiques (objectif diagnostique, curatif, palliatif, évaluation risque/bénéfice, etc.) demeurent valables. Chez les mammifères miniatures, il convient de « compter les gouttes de sang perdu » et d’être particulièrement attentif à l’hémostase (compression avec un coton-tige stérile, coagulation la plus rapide possible, idéalement au bistouri à radiofréquence).
Le prochain rendez-vous, centré sur le furet, est d’ores et déjà fixé, à la même date et au même endroit, en 2014.
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