Formation
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
Fonctions : praticienne à Avrillé (Maine-et-Loire) Article tiré de la formation sur l’orthopédie de base proposée lors de la journée de la commission équine de la SNGTV, le 4 septembre 2013 à Lignières-en-Berry.
L’examen orthopédique a pour objectif de mettre en évidence le siège d’une douleur susceptible de provoquer une gêne ou une boiterie chez le cheval. Un examen systématique et répétable est nécessaire afin d’objectiver au mieux la localisation et l’importance de cette douleur. Après la présentation globale du déroulé d’un examen locomoteur (anamnèse et commémoratifs, examen clinique général, examen locomoteur passif puis dynamique, anesthésies sémiologiques, imagerie médicale), chaque point a été détaillé puis étayé par une démonstration sur un cheval boiteux.
Cette étape de l’examen est importante. Il s’agit de prendre contact avec le cheval et son cavalier, afin d’identifier le client et sa demande de manière précise. L’anamnèse est souvent riche en renseignements divers (âge, discipline, mode de vie du cheval). Les circonstances d’apparition de la boiterie sont capitales à déterminer (de façon aiguë, chronique, dans certaines circonstances, etc.). Il convient de savoir quand exactement elle est apparue, comment elle a évolué et quels sont les traitements déjà mis en place.
L’examen clinique général du cheval est indispensable pour ne pas passer à côté d’une affection plus importante que la boiterie. Il convient au minimum de regarder les muqueuses, les jugulaires et de procéder à une auscultation cardio-pulmonaire.
Cette inspection permet d’apprécier la conformation du cheval, les asymétries et les postures.
→ L’observation des asymétries permet de relever les amyotrophies, qui peuvent être sévères lorsqu’elles sont d’origine neurogène, ou au contraire subtiles quand elles mettent en lumière des boiteries subcliniques. L’asymétrie des pieds est également observée : elle est parfois assimilable au modèle, ou le reflet d’un problème congénital. Un pied surchargé est généralement large et évasé, ses talons sont souvent fuyants, tandis qu’un pied soulagé est étroit et présente des talons hauts.
→ Les postures sont associées à des affections dont elles sont quasi pathognomoniques. La palpation permet de localiser les signes d’inflammation, de caractériser les déformations, les modifications de structure des tissus et de déceler les contractures. Celle des pieds est réalisée au moyen d’une pince de grand format, de façon systématisée.
La mobilisation passive consiste à évaluer la mobilisation des articulations dans l’espace, en termes de degré de liberté et de tolérance par l’animal. Compte tenu de l’anatomie fonctionnelle des articulations du cheval, l’essentiel du mouvement s’effectue en flexion et en extension. Cependant, il convient d’évaluer l’abduction et l’adduction, ainsi que la rotation (particulièrement pour le pied). Les tests de base sont la flexion digitale, la flexion globale du postérieur et le test d’extension interphalangienne (test de la planche).
Cet examen doit permettre de caractériser au mieux l’affection, de localiser si possible le membre boiteux et, éventuellement, d’estimer le siège de la boiterie. L’examen de base s’effectue au pas sur un huit de chiffre, au trot en ligne droite sur un sol dur, au trot sur des cercles sur un sol dur, enfin aux trois allures à la longe sur un sol souple.
Cette phase de l’examen permet d’apprécier la coordination motrice, la trajectoire des membres (très haute, rasante ou asymétrique), l’importance relative des phases de la foulée (antérieure lorsque le membre est en avant du membre controlatéral, postérieure lorsqu’il se place en arrière), la suspension des boulets (en générale moindre sur le membre boiteux) et toute manifestation antalgique ou de soulagement.
Les tests de flexion dynamique apportent des renseignements supplémentaires au cours de cet examen. En routine, le praticien effectue un test de flexion digitale (dite flexion du boulet) sur chaque antérieur successivement, puis un test de flexion globale sur chaque postérieur. La flexion est maintenue une minute avant de faire trotter le cheval en ligne droite.
Les premiers examens complémentaires à envisager visent la mise en évidence du siège de la boiterie. Leur objectif est l’obtention d’un diagnostic régional : il convient de pratiquer des anesthésies loco-régionales successives et étagées jusqu’à la disparition quasi complète de la boiterie. Après sa localisation, d’autres examens complémentaires sont mis en œuvre pour établir un diagnostic lésionnel par l’imagerie médicale. En routine, ils comprennent la radiographie et l’échographie.
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