Le second vaccin 100 % lyonnais prévient la virémie - La Semaine Vétérinaire n° 1556 du 18/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1556 du 18/10/2013

Contre le virus Schmallenberg

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PHARMA

Auteur(s) : Agnès Faessel

SBVvax(r) de Merial bénéficie d’une AMM “circonstances exceptionnelles” comme Bovilis(r) SBV (MSD), avec un protocole de vaccination des ovins en une injection.

Deux fabricants de vac­cins n’ont pas manqué de réactivité face à l’émergence de la maladie de Schmallenberg, dont le virus a été identifié en novembre 2011. 18 mois plus tard, MSD obtient une AMM “circonstances exceptionnelles” pour son vaccin Bovilis(r) SBV (présenté au Spa­ce de Rennes), quelques jours avant Merial pour SBVvax(r).

Agnès Vidal, responsable marketing chez Merial, était fière de présenter un vaccin « 100 % lyonnais » à la presse, le 10 octobre à Paris.

Une maladie persistante potentiellement

La maladie de Schmallenberg se caractérise par une diffusion rapide et large dans toute l’Europe, à partir des premiers cas décrits en 2011. À ce jour, deux vagues de circulation virale ont été observées en France, liées à l’activité des insectes vecteurs. Une troisième, à venir, est « possible » (voir encadré). Face au manque de connaissances sur l’épidémiologie de cette nouvelle affection, sa persistance reste toutefois à confirmer.

Plusieurs données laissent présager un caractère enzootique de la maladie en France. Ces derniers mois, le recensement des cas de formes cliniques congénitales montre ainsi la présence de foyers dans les zones déjà touchées par la première vague de 2012 (nord-est du pays notamment, voir carte). Une enquête menée l’an passé dans les régions infectées révèle par ailleurs la cohabitation d’ovins séropositifs et séronégatifs (a priori sensibles) dans les mêmes chep­tels. Et l’existence de populations réservoirs (domestiques ou sauvages) pourrait contribuer à entretenir la circulation virale, même si le risque associé reste à évaluer.

35 % des éleveurs ovins prêts à vacciner

La maladie a surtout des répercussions sur la reproduction (avortements, malformations, infertilité, etc.). Mais des symptômes moins spécifiques (fièvre, diarrhée) sont aussi décrits, et l’infection provoque une chute de la production laitière.

Une enquête téléphonique, menée par Merial en août 2013 auprès de 230 éleveurs d’ovins, a évalué leur perception de cette affection. 19 % des éleveurs laitiers et 33 % des allaitants déclarent y avoir été confrontés (soit 65 élevages). L’impact le plus important est associé à la mortinatalité des agneaux. Plus d’un tiers des 230 répondants se disent motivés pour vacciner : 37 % en production laitière et 35 % en filière allaitante.

Pas encore de protocoles de rappel

SBVvax(r) est indiqué pour prévenir la virémie. Le protocole de primovaccination prévoit l’injection par voie sous-cutanée d’une seule dose (1 ml) chez les ovins, et de deux do­ses à trois semaines d’intervalle chez les bovins. Il diffère donc de celui de Bovilis(r) SBV, qui s’injecte par voie intramusculaire chez les bovins, et pour lequel deux protocoles sont proposés chez les ovins selon l’efficacité recherchée (voir tableau).

En l’absence de résultats des études de durée d’immunité, les protocoles de rappels vaccinaux ne sont pas encore établis pour les deux vaccins.

L’indication se limite à l’efficacité sur la virémie. La protection du fœtus contre l’infection transplacentaire n’est démontrée pour aucun des vaccins. En pratique, la vaccination des reproductrices est recommandée avant la mise à la reproduction, et préalablement à la saison d’activité vectorielle.

SBVvax(r) sera disponible en flacons de 50 ml dès le 21 octobre, annonce Merial.

Surveillance clinique des formes congénitales

La maladie de Schmallenberg fait l’objet d’un plan de surveillance national, limité aux formes cliniques congénitales de l’infection. Sur la seconde période de circulation virale (septembre 2012 à août 2013), 1 785 élevages ont été confirmés atteints : 266 d’ovins, 32 de caprins et 1 487 de bovins. Les cas sont répartis dans 77 départements. Une troisième vague de circulation virale, en lien avec la reprise de l’activité des vecteurs, est jugée possible sur le territoire français.

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