Quel laboratoire choisir pour les tests génétiques ADN ?

L’offre en matière de tests ADN poursuit une croissance régulière. D’une part, les outils technologiques d’investigation du génome à la disposition des généticiens s’améliorent et offrent des performances de plus en plus efficaces. D’autre part, les tests déjà commercialisés servent eux-mêmes d’outils¹ pour découvrir de nouvelles mutations. Mais si le nombre de tests disponibles augmente chaque année, celui des laboratoires qui les commercialisent croît aussi fortement. Actuellement, on recense au moins 59 laboratoires répartis dans 19 pays, dont récemment la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, l’Inde ou Hong Kong. Désormais, un même test peut être commercialisé par plusieurs laboratoires (voir encadré). Ce phénomène engendre, il est vrai, une baisse des tarifs, mais aussi une nouvelle problématique à propos de laquelle les éleveurs interrogent les vétérinaires : quel laboratoire choisir pour tester son animal ?

La réponse est délicate, car il n’existe pas d’organisme en charge du contrôle de cette activité commerciale. Il faut donc s’en tenir à quelques conseils de bon sens et d’expérience. Un laboratoire qui a participé à la découverte de la mutation concernée est, en principe, le mieux placé pour en commercialiser le test. Pour chaque affection, les laboratoires “historiques”, qui ont réalisé ces recherches, sont généralement connus des spécialistes. Toutefois, on ne peut pas accuser sans preuve un jeune laboratoire qui apporte finalement une utile concurrence.

De façon plus affirmative, la question de l’authentification du prélèvement doit constituer un paramètre impératif. Seul un prélèvement certifié par un vétérinaire, qui engage sa responsabilité, assure que le résultat est bien imputable à l’animal désigné.

Enfin, si le résultat d’un test ADN est d’une simplicité déconcertante (trois possibilités seulement), son interprétation constitue un véritable challenge. Initialement, un test ne renseigne pas sur une maladie, mais sur une mutation. C’est donc seulement grâce à une connaissance poussée de l’affection concernée qu’il est possible de l’interpréter. L’existence d’une publication scientifique associée au développement d’un test constitue une aide fiable. Ce travail d’expertise peut toutefois être développé par tout praticien qui le souhaite, s’il prend le soin de bien s’informer2. En matière d’interprétation des tests ADN, il n’y a donc ni règle universelle ni conseil standard puisque chacun est un cas particulier.

Tous ces constats incitent à toujours mieux s’informer, pour que les vétérinaires restent des interlocuteurs privilégiés dans ce domaine en évolution permanente.

• 1 En ophtalmologie, de nombreux exemples illustrent ce phénomène. Chez le golden retriever, pour l’atrophie progressive de la rétine (PRA), l’utilisation du test prcd-PRA a permis de découvrir un 2^e gène (SLC4A3) responsable d’une autre atrophie cliniquement semblable (Gr-PRA1). Puis ce 2^e test (Gr-PRA1) a lui-même servi à identifier un 3^e gène (non publié) responsable d’une atrophie toujours cliniquement similaire (Gr-PRA2).

• 2 Le site de la Société française d’études et de recherches en ophtalmologie vétérinaire, www.sferov.org, propose une bibliographie relative à ces tests.

• 3 http://research.vet.upenn.edu/Default.aspx?TabId =7620