Congrès ECAWBM, ESVCE et IVBM
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Matthieu Broussois
Près de 250 vétérinaires se sont réunis à Lisbonne (Portugal), du 26 au 29 septembre dernier, sur le thème « tous différents, tous pareils : du comportement au bien-être animal ».
Le monde du comportement s’est retrouvé pour les congrès de l’European College of Animal Welfare and Behavioural Medicine1 (ECAWBM) et de l’European Society of Veterinary Clinical Ethlogy (ESVCE) fin septembre à Lisbonne. En parallèle de ces traditionnels rendez-vous, s’est déroulé le 9e International Veterinary Behaviour Meeting (IVBM) qui a lieu tous les deux ans sur un continent différent.
Gary Landsberg (Canada) et Kendal Sheperd (Royaume-Uni) ont illustré la gestion difficile des animaux récalcitrants au sein d’une clinique vétérinaire. Sans oublier les spécificités liées à chaque espèce, ils ont insisté sur la prévention et l’importance de la première consultation pour associer la clinique à une sensation agréable et prévenir tout processus de sensibilisation. Limiter les bruits et les odeurs stressants dans la salle d’attente, utiliser des diffuseurs de phéromones, permettre l’exploration des locaux, utiliser des récompenses (friandise, caresse ou jeu) sont autant d’éléments indispensables pour établir une bonne relation avec l’animal. Comme il est plus facile de prévenir que de guérir, il est notamment conseillé de mettre en place ces pratiques avant l’événement désagréable. Trop de vétérinaires essaient en effet de devenir “ami” avec l’animal une fois l’injection ou la prise de sang effectuée.
Éviter les manipulations traumatisantes doit rester une priorité pour le vétérinaire. Si les moyens de contention appropriés ne suffisent pas (enrouler un chat dans une serviette, par exemple), une tranquillisation est toujours préférable à une bagarre entre le praticien et l’animal.
Daniel Mills (Royaume-Uni), en mesurant les métabolites des glucocorticoïdes dans les fèces, a montré que les chats qui cohabitent à plusieurs sont aussi stressés que ceux qui vivent seuls. Des animaux fortement anxieux sont rencontrés dans les deux situations.
Au contraire, les jeunes chats qui partagent leur territoire avec plusieurs congénères semblent moins stressés, de même que les chats qui n’aiment pas être caressés. Certes, cette dernière conclusion est à relativiser, car l’échantillon est composé de foyers où les propriétaires adorent les chats et respectent les recommandations faites aux multipossesseurs (nombre de litières, d’aires d’alimentation, de repos, etc.). Daniel Mills suggère néanmoins que les chats seuls qui n’aiment pas être caressés ont moins la possibilité de se soustraire aux caresses contraintes “infligées” par les propriétaires que leurs congénères vivant à plusieurs.
Sur la base de nombreux travaux, la plupart des experts en comportement à travers le monde ont abandonné les concepts de dominance et de hiérarchie chez le chien, a fortiori dans ses relations avec l’homme. Cependant, Matthijs Schilder (Pays-Bas) a suscité le débat en rappelant que trois études ont permis de mettre en évidence un aspect de la hiérarchie, en se fondant sur les signes émis lorsque deux chiens se rencontrent : posture, position de la queue, chevauchement. L’une des difficultés réside certainement, comme l’a montré Jacquelyn Jacobs (Canada), dans l’absence de définition unanimement partagée par les vétérinaires sur ces sujets.
Marta Castillzjo Vallvedru (Espagne) a réalisé une étude sur les méthodes d’apprentissages chez le chien en partant d’un questionnaire distribué dans une clinique espagnole. Les résultats révèlent que les animaux des propriétaires qui utilisent souvent la punition sont moins obéissants et présentent davantage de troubles du comportement.
David Appleby (Finlande) a réalisé une enquête via Internet dans son pays où la plupart des chiots naissent à domicile. Ceux adoptés après huit semaines montrent un plus grand évitement vis-à-vis des vétérinaires et des étrangers, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison, mais aussi des personnes familières. De façon plus surprenante, ces chiots, restés plus longtemps avec leur fratrie, ont également des relations plus difficiles avec leurs congénères.
Manuel Mengoli, de l’Institut de recherche en sémiochimie et éthologie appliquée (France), a étudié les modifications comportementales et cliniques chez le chat âgé. Une corrélation a été faite entre la polyuro-polydipsie ou la perte de poids d’une part, et une augmentation des vocalises le jour et la nuit, des désordres compulsifs (comme la déambulation ou le léchage) ou une augmentation du comportement de toilettage, d’autre part. Ces modifications comportementales sont donc bien un signe d’appel de l’entrée du chat dans le domaine de la gériatrie, avec toutes les recherches cliniques correspondantes.
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