Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS
Auteur(s) : Philippe Camuset*, Lorenza Richard**
Fonctions :
*praticien à Yvetot (Seine-Maritime), et membre de la commission “parasitisme” de la SNGTV. Article tiré de la conférence donnée aux Journées nationales des GTV 2013 à Nantes.
Dans un contexte difficile relatif à la délivrance du médicament par le vétérinaire prescripteur, la juste appréciation du risque parasitaire préalablement à la prescription des anthelminthiques doit remettre celui-ci au centre de la gestion du médicament dans les élevages », souligne notre confrère Philippe Camuset. Pour lui, les plans stéréotypés sont inadaptés et à l’origine de pertes zootechniques, car certaines parasitoses sont surtraitées et d’autres, au contraire, négligées : « Nous devons prendre en considération le risque parasitaire sur mesure, en recherchant le statut de chaque troupeau. »
La démarche d’appréciation du risque parasitaire commence par le recensement des commémoratifs et des parasites connus ou à rechercher. Il convient de se renseigner sur les performances actuelles du troupeau et celles qui sont souhaitées, de comprendre la conduite de l’élevage et de connaître l’historique des traitements antiparasitaires. En effet, une bonne gestion du parasitisme est une condition du maintien d’une bonne santé de l’élevage, une forte présence de parasites pouvant diminuer les défenses immunitaires contre les infections microbiennes et l’efficacité des vaccinations.
La phase suivante – la plus longue – est la compréhension de la conduite de pâturage, qui permet d’estimer les risques pour chaque parasite. « Afin d’y parvenir, des connaissances de base sont nécessaires mais suffisantes, et seuls quelques principes fondamentaux doivent être gardés à l’esprit », rassure notre confrère. Il s’agit de la dynamique des strongles digestifs, qui est une question de succession des générations sur les pâtures, et contre lesquels les veaux doivent être traités. C’est également le cas pour le pâturage d’animaux sensibles après ou à proximité de porteurs de dictyocaules, infestés précédemment. La présence de zones humides doit alerter sur le risque de fasciolose ou de paramphistomose. Enfin, la forêt ou les broussailles favorisent les protozooses vectorielles.
L’approche doit être réalisée parcelle par parcelle : dates d’utilisation par les animaux, conduite au pâturage des différentes générations, récolte du fourrage, zones humides, etc. Cette phase est complétée par le diagnostic des parasites présents dans l’élevage, des analyses coproscopiques et par un contrôle sérologique de trématodoses, même en l’absence de zone humide. En effet, « l’éleveur ne fait pas toujours ce qu’il dit, et c’est seulement en lui montrant les parasites qu’il se rend compte que le risque existe ».
Une fois le risque établi, des mesures médicales et agronomiques sont proposées. Pour Philippe Camuset, « aucun troupeau ne devrait avoir la même ordonnance ». Celle-ci doit être simple, et fonction du niveau de production, de l’intensification du pâturage et d’un équilibre entre les performances et la constitution d’une immunité contre les parasites. C’est pourquoi la décision doit être prise avec l’éleveur. De plus, le choix du traitement doit être raisonné : « Le vétérinaire a une vraie responsabilité dans l’utilisation des antiparasitaires, notamment en tenant compte de la prévention de l’apparition de populations parasitaires résistantes aux anthelminthiques et en considérant leurs résidus dans les excréments et leurs conséquences sur la faune coprophage. » Les mesures agronomiques concernent la prévention de l’infestation et peuvent être envisagées si elles sont réalisables : modification de la rotation des pâtures pour les strongyloses, la clôture ou l’assainissement des zones humides pour les trématodoses, le débroussaillage pour la babésiose, etc.
Le suivi est enfin un point crucial. « L’adéquation des mesures au risque peut être évaluée, pour les strongles, par la réponse en anticorps anti-Ostertagia, par la mesure du ratio de densité optique dans le lait pour les vaches laitières et/ou par le dosage du pepsinogène sérique pour les veaux de première année de pâture [un mois après l’entrée à l’étable] ». Il est important de téléphoner à l’éleveur pour avoir des nouvelles et lui rappeler que des contrôles doivent être effectués.
L’expérience de notre confrère montre que les éleveurs sont favorables à une telle démarche de prévention et à l’évolution du rôle du vétérinaire vers le conseil. Agir ainsi « permet d’établir un vrai partenariat et une vraie fidélisation car cela s’inscrit dans une démarche de qualité ».
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