Un spectaculaire retour de vacance

Lors d’une banale sortie dans l’espace, deux astronautes voient leur navette soudainement pulvérisée par les débris d’un satellite. Seuls dans l’univers, livrés à eux-mêmes, confrontés à la pénurie d’oxygène et à la destruction des installations, ils entreprennent un périple incertain dans le vide où leurs péripéties s’emballent. « Hallucinant », « à couper le souffle », la critique, prodigue en superlatifs, ne déroge pas à ses habitudes. Il faut pourtant reconnaître à Gravity un saut qualitatif stupéfiant dans l’utilisation du numérique et du 3D, qui surpasse les précédents sommets du genre, Avatar et L’Odyssée de Pi. La performance visuelle est criante de réalisme, l’immersion dans l’espace sidéral totale. On y flotte comme un bébé astronaute, émerveillé et terrifié, esquivant les débris de métal qui bombardent l’écran. L’extrême précision à recréer de façon crédible le spectacle inouï à 600 km au-dessus de nos têtes, son apesanteur, est la victoire majeure de cette fiction. Son récit en orbite est d’une simplicité désarmante : survivre aux implacables lois physiques qui régissent ce milieu sans pression ni oxygène – les températures oscillant entre – 100 °C et + 115 °C – et, trouver, coûte que coûte, un moyen de revenir sur Terre.

Fluide et dépouillé, Gravity ne se conforme pas moins à la logique d’un classique film d’action. S’il est en plus l’allégorie d’une renaissance, son humanisme reste hollywoodien, c’est-à-dire théorique à force d’être exemplaire.

Gravity d’Alfonso Cuarón, avec Sandra Bullock et George Clooney, 1h30, sortie en 3D et 2D le 23 octobre 2013.