Contrer la réponse du stress bactérien

Jusqu’à présent, les effets physiologiques sur les bactéries de faibles concentrations d’antibiotiques étaient mal connus. Toutefois, une équipe mixte de l’Institut Pasteur et du CNRS¹ a récemment observé que de petites doses d’antibiotiques appartenant à la famille des aminoglycosides favorisent l’acquisition de gènes de résistance chez plusieurs bactéries pathogènes, comme Vibrio cholerae ou Klebsiella pneumoniae. Ainsi, les chercheurs montrent que des concentrations d’aminoglycosides même cent fois moins élevées que la dose létale déclenchent une réponse de stress chez ces bactéries, baptisée save our souls (SOS). Cette dernière augmente la fréquence des mutations du génome bactérien et active une protéine, l’intégrase, dont le rôle est de couper ou d’intégrer des séquences d’ADN, qui peuvent être porteuses de gènes de résistance.

Le facteur RpoS, une piste à creuser ?

En revanche, cette réponse SOS n’est pas observée chez Escherichia coli spp. en présence d’aminoglycosides, en raison d’une protéine nommée RNA polymerase sigma factor (RpoS) qui agit comme un régulateur du stress. Pour les scientifiques, les propriétés de RpoS ouvrent la voie au développement de possibles adjuvants aux antibiotiques, afin de limiter l’acquisition de résistances.

• Source : Institut Pasteur, Z. Baharoglu et coll., Plos Genetics, 11/4/2013.