Nier l’évidence

Après quelques années de surveillance assidue, de réflexions, de remises en question aussi, les résultats de la surveillance de l’antibiorésistance montrent des inflexions positives. Le recensement et l’évaluation des modalités d’utilisation des antibactériens sont presque terminés, les points noirs localisés, des alternatives trouvées ou en cours de questionnement. Les filières sont motivées, les vétérinaires mobilisés, les chercheurs en pleine action. Que faudrait-il de plus pour montrer, d’une part la prise de conscience globale du risque en santé animale, et d’autre part que personne n’a attendu les ordres ministériels pour se lancer dans la bataille ?

Oui, la consommation d’antibiotiques par les animaux est en baisse.

Oui, il y a des signes d’évolution positive de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries isolées dans les échantillons d’origine animale. Peut-être pas pour toutes les résistances ou l’ensemble des espèces, mais c’est un bon début.

Oui, tous les acteurs concernés travaillent à améliorer encore ces résultats, et à en comprendre les mécanismes.

Et non, il n’est pas normal que de telles évidences soient niées, sous couvert de politique ministérielle. Décider, surtout au moyen d’une loi, sans tenir compte de paramètres scientifiquement évalués, revient à nier la valeur des acteurs concernés, voire pire !

• Voir aussi dans ce numéro l’actualité en pages 14 à 16, et le dossier en pages 25 à 30.