Prise en charge du cheval souffrant d’obstruction chronique des voies respiratoires - La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Jean-Jacques Roy*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*membre de la commission équine de la SNGTV, praticien à Saint-Gaultier (Indre). Article tiré de la conférence présentée lors des journées annuelles de la SNGTV 2013 à Nantes.

L’obstruction chronique des voies respiratoires, aussi dénommée “pousse” ou recurrent airway obstruction (RAO), est une maladie fréquente du cheval adulte. Cette affection environnementale est à l’origine d’une intolérance à l’effort.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic clinique est souvent évident (toux sèche, dyspnée expiratoire). Les symptômes sont principalement un bronchospasme, une inflammation des voies respiratoires et une production de mucus augmentée.

L’inspection du cheval présentant une crise de pousse est caractéristique : naseaux dilatés, tirage costal, dyspnée expiratoire, toux sèche et quinteuse facilement déclenchable à la pression sur la trachée. À l’auscultation, les bruits respiratoires anormaux surajoutés (crépitements, sifflements) sont évidents en phase aiguë de la maladie, notamment dans les parties caudales des poumons. Le recours aux examens complémentaires n’est alors généralement pas nécessaire. Ils apportent peu d’information et leur mise en œuvre en pratique ambulatoire peut être délicate. En période de rémission, l’inspection et l’auscultation sont souvent décevantes. L’auscultation forcée, avec un sac d’au moins 30 litres, permet de suspecter une maladie obstructive. La courbe respiratoire reste néanmoins modifiée. L’exploration plus rigoureuse de l’affection fait alors appel à l’examen complémentaire de choix : la fibroscopie couplée à la réalisation d’un lavage broncho-alvéolaire. En effet, l’obstruction des voies respiratoires profondes résulte de trois phénomènes concomitants :

→ l’inflammation, objectivable par le profil cytologique du liquide broncho-alvéolaire ;

→ le bronchospasme, consécutif aux phénomènes inflammatoires ;

→ l’accumulation de mucus dans les voies respiratoires, objectivable via la fibroscopie.

TRAITEMENT

Le traitement médical de la crise aiguë fait appel en priorité aux anti-inflammatoires stéroïdiens. Les voies orales et injectables nécessitent des doses parfois importantes, susceptibles d’entraîner des effets secondaires néfastes comme la fourbure. L’utilisation de formes retard augmente ce risque, elles sont donc contre-indiquées. La dose d’attaque peut être élevée, mais elle sera diminuée progressivement, en fonction de la réponse thérapeutique qui doit être perceptible en trois à cinq jours en moyenne. Les traitements par aérosolthérapie nécessitent des doses généralement beaucoup plus faibles, d’où un risque quasi nul d’effets secondaires néfastes. Les bronchodilatateurs sont le deuxième axe de traitement. Enfin, les substances à activité mucolytique (principalement le soufre, l’acétylcystéine, la bromhexine et la drembrexine) sont fréquemment utilisées.

GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

La gestion de l’environnement, et plus particulièrement le contrôle et la réduction de la charge en poussières respirables constitue le meilleur facteur préventif de la pousse. Il est donc fondamental de faire comprendre aux propriétaires que toutes les mesures environnementales sont aussi importantes, voire plus, que les traitements médicaux. Le seul acte médical préventif est la vaccination régulière contre les virus respiratoires, ces derniers pouvant augmenter les symptômes des maladies respiratoires obstructives. Une exposition, même brève, à de mauvaises conditions environnementales peut annihiler des mois de gestion rigoureuse. En effet, la réaction bronchique, par augmentation des neutrophiles dans les sécrétions bronchiques, a lieu en trois à cinq heures.

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