Tout Chris Marker au centre Georges-Pompidou à Paris

Si j’avais quatre dromadaires (1966), Vive la baleine (1972), L’Héritage de la chouette (1989), Chats perchés (2004), autant de titres qui expriment l’attention que Chris Marker, dans ses films, portait aux animaux. De ce bestiaire qui traverse toute son œuvre, le chat, familier et énigmatique, est la figure tutélaire. En poète, Marker voyait dans le règne animal un monde parallèle qui côtoie le nôtre et y incarne le paradis perdu, d’avant le langage.

Disparu le 29 juillet 2012, le jour de ses 91 ans, le réalisateur de La Jetée (1962) est sans doute « le plus célèbre des cinéastes inconnus ». Maître de l’essai filmé, obsédé par la question de la mémoire, créateur multimédia visionnaire, il a accompagné toutes les révolutions culturelles et technologiques de notre temps. Son œuvre protéiforme et lucide a exercé une influence considérable sur des générations d’artistes et elle demande à être encore largement explorée.

Depuis la mi-octobre et pendant deux mois, Beaubourg redessine les contours de la cosmogonie “markérienne” en proposant, pour la première fois, son intégralité : films, vidéos, installations, livres, cédérom, site internet. Planète Marker est également l’occasion, en parallèle, de ressorties en salles de versions restaurées, ainsi que de plusieurs éditions DVD chez Tamasa et Arte éditions, dont un impressionnant coffret qui rassemble 14 de ses films les plus emblématiques.

Planète Marker, centre Georges-Pompidou jusqu’au 22 décembre 2013, www.centrepompidou.fr

Coffret “Planète Chris Marker”, Arte éditions, 10 DVD, 14 films (20 heures), 80 €, à partir du 19 novembre 2013.