Alcyon fête ses 20 ans… en Belgique

Le 21 septembre dernier, Alcyon a fêté ses 20 ans à… Villers-le-Bouillet, près de Liège, en Belgique francophone. Car c’est en 1993 que l’une des centrales fondatrices d’Alcyon, Savenor, s’est unie avec le distributeur en gros belge Sobelvet, devenu deux ans plus tard, en 1995, Alcyon Belux (acronyme de la Belgique et du Luxembourg).

Notre confrère belge Bill Vandaele a retracé, pour l’occasion, les grandes lignes de l’histoire de la pharmacie vétérinaire en Belgique depuis le début de sa carrière en 1966. « La première loi sur la pharmacie date en effet de cette année-là », celle de sa sortie de l’école de Cureghem. Puis, en 1971, la première directive européenne sur le médicament est publiée. Le volet sur la distribution en fait déjà partie. Et dès l’origine, le médicament vétérinaire dépend totalement de la pharmacie humaine, avec les « mêmes autorités, la même importance accordée aux pharmaciens, etc. ».

Un pharmacien “boîte aux lettres”

Dans les années 70, le père de Bill Vandaele, lui aussi vétérinaire, doit commander ses médicaments vétérinaires auprès d’un pharmacien, baptisé péjorativement “boîte aux lettres”. Car, « en pratique, il n’avait aucune utilité », si ce n’est de transmettre les commandes des vétérinaires aux laboratoires.

Mais « il est apparu impossible de faire entendre aux autorités politiques que les médicaments humains et vétérinaires n’étaient pas à mettre dans le même panier, ni entre les mêmes mains. Les pharmaciens considéraient cela avec un large sourire, car il s’agissait pour eux de défendre leur monopole, fort bien protégé en Belgique ». Heureusement, les vétérinaires peuvent disposer d’un dépôt de médicaments dans leurs structures en vue de les délivrer à leurs clients.

En 1988, quelques confrères audacieux ont créé une centrale d’achats vétérinaire, Prolipharm, devenue Sobelvet, pour que les vétérinaires puissent gérer eux-mêmes la distribution des médicaments sans passer par des pharmaciens. En 1993, il y a 20 ans, Sobelvet est devenue Alcyon Belux.

La “loi mammouth” change la donne

Fin 2006, c’est la révolution dans la distribution en gros. La loi dite “mammouth” officialise le statut de grossiste vétérinaire. Les confrères peuvent enfin acheter, détenir et délivrer les médicaments vétérinaires sans passer par un pharmacien “boîte aux lettres”. Le 21 septembre dernier, Bill Vandaele prévoyait l’apparition de « tentatives pour essayer de nous enlever le droit de délivrer les médicaments dans les mois et les années à venir ». C’était prémonitoire. Quelques jours plus tard seulement, à Paris, la ministre de la Santé décidait, sans prendre le temps d’ouvrir le dossier, d’enlever la vente des antibiotiques critiques aux vétérinaires français.