Pathologie infectieuse
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Sophie Vigneron
La 3e édition de « l’élevage félin, cette passion contagieuse », une rencontre organisée par Merial et destinée aux éleveurs comme aux vétérinaires, s’est déroulée le 12 octobre à Paris. Objectif : sensibiliser les éleveurs aux maladies infectieuses et à leur gestion en élevage.
Un parallèle entre la gestion des troubles respiratoires en collectivité, en médecines humaine et féline, a été présenté par le médecin Stéphane Gayet (CHRU de Strasbourg) et Pierre Bergamo (Merial). Si les agents ne sont pas les mêmes, virus et bactéries sont les principaux pathogènes des troubles respiratoires en collectivité, avec en tête de liste les virus A et B de la grippe chez l’homme, le calicivirus et l’herpèsvirus chez le chat.
En cas d’infection respiratoire aiguë humaine, des mesures “barrière” sont mises en place telles que la gestion de l’espace de vie, le port de masque et de gants, le nettoyage des mains et du mobilier. En élevage félin, cela passe aussi par l’hygiène et la sectorisation. Cette dernière consiste à séparer les individus selon leur statut : sain, sain “sensible”, malade, statut inconnu.
En pratique, trois secteurs sont distingués : la maternité, la nurserie et la quarantaine. L’infirmerie, souvent absente des élevages, est pourtant indispensable pour juguler la dissémination. Le principe de la marche en avant y est également appliqué (circulation du plus propre vers le plus sale : maternité, bâtiments des adultes, infirmerie, puis local de quarantaine). L’hygiène, essentielle, est applicable tant au matériel qu’aux personnes. Il convient de pratiquer un nettoyage-désinfection correct, c’est-à-dire de ramasser les fèces et les litières, de nettoyer avec un détergent, puis de rincer, désinfecter et rincer de nouveau, enfin de sécher avant de réintroduire les animaux. Il est capital de respecter les modalités d’emploi des détergents et des désinfectants en suivant les recommandations.
Alain Fontbonne, diplômé du collège européen de reproduction animale, a expliqué la démarche en cas d’avortement chez le chat.
L’éleveur doit présenter la chatte chez son vétérinaire dans les 15 jours après la dernière saillie observée, pour établir un diagnostic de gestation. Si elle n’est pas gestante ou s’il est observé des résorptions embryonnaires, un dosage de la progestérone plasmatique s’impose. Par ailleurs, un contrôle de la fertilité du mâle peut être réalisé, ainsi qu’une échographie pour connaître l’état de l’utérus (recherche d’une hyperplasie glandulokystique). Lors d’avortement avéré, la recherche des maladies infectieuses courantes en chatterie, via un prélèvement vaginal ou utérin, peut être utile.
Cassandre Boogaerts (chargée de consultation en médecine préventive à l’ENVA) et Sophie Le Poder (maître de conférences en virologie à l’ENVA) ont présenté les notions générales et les actualités sur les coronavirus félins. Deux biotypes sont recensés : le feline infectious peritonitis virus (FIPV), qui provoque la péritonite infectieuse féline (PIF), et le feline enteric coronavirus (FeCV), bénin. Aujourd’hui, l’hypothèse retenue pour la pathogénie de la PIF est celle de la mutation interne. Les chats s’infectent plutôt par des souches de type FeCV, transmises d’un animal à l’autre, via l’excrétion dans les fèces. Mais chez certains individus, pour des raisons encore inconnues, les souches FeCV mutent en souches FIPV qui provoquent la PIF. Actuellement, il est impossible de distinguer ces biotypes via les réactions sérologiques et les méthodes de RT-PCR. Il existerait des mutations dans les souches FIPV, sur la protéine S de surface1 et sur la protéine ORF3c, synthétisée quand le virus infecte les cellules2. Mais un consensus n’est pas encore trouvé.
Chez l’homme, les coronavirus provoquent plutôt des infections respiratoires. Ils possèdent une résistance physico-chimique inhabituelle pour des virus enveloppés avec un génome abondant. Ils provoquent des gastro-entérites aiguës de faible importance, ainsi que des rhinites bénignes.
En revanche, l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), apparue en novembre 2002, a touché plus de 8000 personnes, avec une mortalité de 10 %. Plus récemment, le Middle East respiratory syndrome (Mers-CoV), une nouvelle souche de coronavirus, est apparu en septembre 2012. La pneumonie aiguë grave avec atteinte rénale qu’il provoque est peu contagieuse, mais mortelle dans plus de la moitié des cas.
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