Le Michel-Ange de la Ménagerie : les dessins d’Antoine-Louis Barye

Les bronzes animaliers d’Antoine-Louis Barye (1795-1875) l’ont rendu célèbre. Son Tigre dévorant un gavial fut la révélation du Salon de 1831. Jamais auparavant, on n’avait sculpté les animaux de cette manière. « Quelle vigueur et quelle vérité ! C’est effrayant comme la nature », commentait Alfred de Musset à propos du Lion au serpent (aujourd’hui au Louvre). En reconstituant avec la plus extrême précision l’énergie tendue des fauves, le modelé de leurs muscles sous le pelage hérissé, l’artiste romantique s’attachait à transcrire leur caractère sauvage. L’hyperréalisme de son œuvre témoigne de sa parfaite connaissance de l’anatomie animale.

Le sculpteur avait l’obsession des mesures et des proportions, comme en témoigne l’exposition qui rassemble aux Beaux-Arts à Paris une intéressante sélection de dessins zoométriques et de moulages acquis à sa mort par l’école.

Le naturalisme de Barye, hérité de Buffon, s’est forgé au Muséum d’histoire naturelle où, avec son ami Delacroix, il assistait aux dissections du laboratoire d’anatomie comparée. Si certains de ses “modèles” restent anonymes, d’autres sont des célébrités de la Ménagerie : l’éléphante Chevrette, le gorille du docteur Franquet, l’éléphante Marguerite, les lions de l’amiral de Rigny.

Notre confrère Christophe Degueurce, conservateur du musée Fragonard, participe au catalogue de l’exposition.

Le Michel-Ange de la Ménagerie : les dessins d’Antoine-Louis Barye, exposition du 22 octobre 2013 au 31 janvier 2014, Cabinet des dessins Jean-Bonna, École nationale supérieure des beaux-arts, www.beauxartsparis.fr