Sécurité alimentaire
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Auteur(s) : Chantal Béraud
Plusieurs projets internationaux (dont un français, baptisé Desirable) tentent de produire des insectes à l’échelle industrielle, notamment pour servir d’aliment aux animaux, ruminants exclus.
Ynsect, tel est le nom de la société dirigée par Jean-Gabriel Levon, ingénieur industriel. Avec Antoine Hubert, directeur scientifique et agronome, ils sont à l’initiative d’un programme, aidé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui vise à « concevoir une entoraffinerie d’insectes pour contribuer à un système agro-alimentaire plus durable »1. Selon Jean-Gabriel Levon, « l’objectif est d’utiliser le ténébrion meunier (Tenebrio molitor) et la mouche soldat noire (Hermetia illucens) en protéines animales transformées (PAT) pour l’alimentation d’animaux carnivores et omnivores (volailles, poissons, cochons, NAC, etc.). Dans un contexte de raréfaction des ressources et d’augmentation de la population mondiale, les insectes viendront s’ajouter aux tourteaux de soja et à la farine de poisson pour nourrir les animaux ».
Pour y parvenir, neuf laboratoires (issus de cinq centres de recherche publique) et la société IPV Food2 mutualisent leurs connaissances afin d’optimiser l’ensemble de la chaîne de production. Les insectes sont nourris à partir de gisements de biomasse locaux. « Le défi est de passer d’un élevage artisanal, avec une forte intervention humaine, à une production de masse automatisée. Il y a là un équilibre à trouver. Rien qu’en zootechnie, une dizaine de paramètres sont à maîtriser, comme la température, la densité d’insectes, le cycle nycthéméral, etc. » Autre challenge à relever : obtenir un produit fini de qualité, avec un point de protéine équivalent à celui du soja. Un cahier des charges précis est établi dans le cadre du projet Desirable.
La société Ynsect, spécialisée en biotechnologies, entend également utiliser les sous-produits, notamment les mues et les carapaces, dont il est possible de tirer un additif anticholestérol. Par ailleurs, la chitine est employée dans le traitement des eaux usées. D’autres usages sont envisagés en nutraceutique, biomatériaux et cosmétiques. Quant aux déjections des insectes, elles sont valorisables sous la forme d’amendements organiques.
Qu’en est-il de la réglementation européenne ? Depuis le 1er juin 2013, les poissons d’élevage peuvent de nouveau être nourris avec des PAT de porcs et de volailles. Si les protéines d’insectes devenaient économiquement compétitives, des questions sur l’évolution de la réglementation s’ensuivraient certainement. Dans un récent rapport3, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) considère qu’il s’agit d’une voie du futur. Dès l’an prochain, les premiers résultats du projet Desirable devraient faire l’objet d’une conférence.
1 Voir le site www.ynsect.com
2 Insectes pour NAC sur www.ipvfood.com
3 Rapport à télécharger sur www.fao.org/docrep/018/i3253e/i3253e00.htm
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