Formation
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Véronique Livet*, Kate Alexander**, Pascaline Pey***
Fonctions :
*interne en clinique des animaux de compagnie faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, université de Montréal, Québec (Canada)
**professeure agrégée en imagerie médicale faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, université de Montréal, Québec (Canada)
***clinicienne en imagerie médicale faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, université de Montréal, Québec (Canada)
Un animal qui a atteint un âge supérieur à 80 % de son espérance de vie relève de la gériatrie. Certaines modifications, visibles à l’imagerie, sont attribuables à l’âge. Ce sont soit des “variantes de la normale”, soit de vraies conditions pathologiques. Elles concernent surtout la dégénérescence, l’inflammation chronique ou les néoplasmes bénins à croissance lente.
L’objectif de cet article est de résumer les modifications radiographiques ou échographiques souvent observées chez l’animal âgé. Certaines sont propres au chien ou au chat, alors que d’autres sont communes aux deux espèces. Ces conditions peuvent également toucher le jeune.
→ Fibrose pulmonaire : une perte d’élasticité des parois alvéolaires est constatée, avec un épaississement du tissu interstitiel dû au dépôt de tissu conjonctif fibreux. Il en résulte une opacité interstitielle non structurée associée à une opacification légère et progressive du parenchyme pulmonaire.
Une fibrose pleurale, qui concerne principalement les lobes moyen et caudal droits, peut également survenir chez le chien (scissure interlobaire : mince trait d’opacité de type “tissu mou” qui délimite le contour du lobe pulmonaire).
→ Ostéomes et métaplasie pulmonaire : visibles uniquement chez le chien, les ostéomes sont de petits foyers (2 à 4 mm) à contour irrégulier, bien définis et minéralisés, situés en région subpleurale ventrale (périphérie). Ils ne doivent pas être confondus avec des métastases pulmonaires.
→ Minéralisation bronchique : elle peut être difficile à différencier d’un patron bronchique, mais est plus marquée en région périhilaire où les bronches sont plus larges, avec des parois bronchiques qui restent minces et bien définies. Les chiens sont davantage touchés. Une minéralisation des cartilages laryngés et trachéaux (chez le chien seulement) est également possible (races chondrodystrophiques et de grande taille prédisposées).
→ Chondromalacie trachéale et bronchique : cette condition, propre au chien, entraîne un collapsus trachéal et bronchique.
→ Bronchite chronique et bronchiectasie : l’inflammation chronique (le plus souvent d’origine asthmatique chez le chat) crée un épaississement irréversible des parois bronchiques (avec parfois une minéralisation) et entraîne une perte de leur élasticité, provoquant une dilatation irréversible, la bronchiectasie (elle persiste jusqu’en périphérie des bronches à la radiographie). Cette condition prédispose aux bronchopneumonies.
→ Arche aortique redondante : il s’agit d’un renflement et d’une proéminence focale importante de l’arche aortique, visible chez le chat seulement. La silhouette cardiaque peut aussi être penchée plus horizontalement et effectuer une petite rotation.
→ Myélolipomes spléniques : il s’agit de néoplasmes bénins composés de gras et d’éléments hématopoïétiques qui forment des foyers irréguliers, très hyperéchogènes, provoquant parfois un léger ombrage acoustique dans le parenchyme splénique. Ils ne déforment pas la capsule splénique.
→ Nodules d’hyperplasie lymphoïde : ces foyers isoéchogènes ou faiblement hypoéchogènes, de forme et de définition variables dans le parenchyme splénique, sont surtout visibles chez le chien. Ils sont à différencier des masses néoplasiques primaires ou des métastases spléniques.
→ Nodules de régénération hyperplasique : ces nodules sont observés seuls ou accompagnés de changements plus généraux du parenchyme hépatique (hépatopathie vacuolaire, cirrhose). Ils ressemblent aux nodules d’hyperplasie de la rate et sont plus fréquents chez le chien. Ils ne doivent pas être confondus avec des métastases hépatiques.
→ Boue biliaire : la plupart des chiens âgés montrent de la boue biliaire échogène au niveau de la vésicule biliaire. Elle peut être considérée comme normale s’il n’y a pas d’anomalie au niveau de la paroi de la vésicule.
→ Cholélithes : ces foyers minéralisés, bien définis et superposés au foie, prennent parfois la forme de canaux biliaires. Ils sont présents dans la vésicule biliaire et/ou parsemés dans le parenchyme hépatique. À l’échographie, ils forment des foyers avec une surface hyperéchogène et une atténuation sous-jacente. En l’absence de signes cliniques et d’anomalie biochimique, ils sont considérés comme une découverte fortuite.
→ Dilatation du canal cholédoque ou pancréatique : ces canaux ont tendance à se dilater chez le chat âgé.
→ Hyperplasie bégnine de la prostate : elle affecte tous les chiens non castrés sous l’influence des hormones androgènes et peut entraîner une compression du côlon descendant. La prostate conserve une opacité de type “tissu mou”, avec un contour symétrique et sans hypertrophie des nœuds lymphatiques sous-lombaires. À l’échographie, la prostate est alors homogène et hyperéchogène, symétrique et bien définie. Parfois, de petits kystes sont présents.
→ Fibrose rénale chronique : elle provoque une diminution de taille des reins, avec un contour plus arrondi et bosselé. À l’échographie, une diminution de la définition corticomédullaire peut être observée. Les cortex et médullas rénaux deviennent parfois plus hétérogènes et hyperéchogènes. Des foyers de minéralisation, tant dans le parenchyme (néphrocalcinose) que dans les récessus (néphrolithes), ainsi que des kystes corticaux, peuvent aussi être présents. Cette fibrose est soit d’origine idiopathique, soit due à une glomérulonéphrite, une pyélonéphrite, une urolithiase ou à une obstruction chronique.
→ Cirrhose hépatique : associée à une inflammation hépatique sévère et/ou chronique, elle est généralement accompagnée de signes d’insuffisance hépatique. Elle se caractérise par la présence d’une fibrose hépatique et la formation de nodules de régénération. Le foie est également petit.
→ Cystadénomes hépatiques félins : ces masses bénignes hyperéchogènes kystiques multicavitaires, relativement bien circonscrites et de taille variable, représentent des adénomes des voies biliaires. Ils sont considérés comme des trouvailles fortuites et n’induisent généralement pas de signes cliniques. Les chats mâles semblent prédisposés.
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