État des lieux et perspectives
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Nicolas Vidal-Naquet
Les résultats de travaux sur la santé de l’abeille, réalisés par l’Anses et des instituts français et européens, ont attiré près de 300 personnes, le 21 novembre dernier.
Santé de l’abeille : état des connaissances et perspectives pour la recherche », tel était le thème de la journée organisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Maisons-Alfort.
Marie-Pierre Chauzat (Anses) a exposé le programme de surveillance de la mortalité des abeilles au niveau européen. Les premiers résultats concernant les pertes de colonies de l’hiver 2011-2012 devraient être publiés au printemps prochain. L’étude, menée dans 17 États membres, a pour laboratoire de référence “abeille” celui de l’Anses Sophia-Antipolis. Elle porte sur les pertes hivernales et celles de la saison apicole. Le suivi prend en compte les troubles cliniques et les maladies virales, bactériennes et parasitaires, mais pas les recherches toxicologiques. À l’heure actuelle, plus de 39 500 échantillons ont d’ores et déjà été collectés.
Agnès Rortais (Efsa) a présenté les travaux en cours de l’Autorité européenne de sécurité des aliments sur les abeilles en 2012-2013. Ainsi, l’Efsa a mis en place une Bee Task Force composée de scientifiques impliqués dans la recherche sur les pesticides (en particulier les néonicotinoïdes) et les maladies (et les prédateurs) des abeilles, mais aussi sur l’évaluation des risques pour les pollinisateurs des organismes génétiquement modifiés et des pratiques agricoles. Les objectifs sont notamment d’identifier les domaines dans lesquels des recherches sont nécessaires.
Yves Leconte (Institut national de la recherche agronomique) a exposé les travaux d’un groupe de travail dédié aux coexpositions des abeilles aux facteurs de stress, programmés entre février 2013 et le printemps 2014. Ce groupe de travail a pour but final de faire des propositions (et recommandations) sur les méthodes d’évaluation des pesticides susceptibles d’être impliqués dans des interactions avec d’autres facteurs de stress, ainsi que sur les pratiques apicoles et agricoles, afin de protéger au mieux les abeilles des coexpositions.
Selon les statistiques de l’Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation, révélées par Cyril Vidau et Julien Vallon (Itsap), les pertes de colonies hivernales en France en 2012-2013 seraient de 18,4 % (versus 17,3 % en 2011-2012).
Anne Touratier (GDS France) et Éric Fresnay (Agence nationale du médicament vétérinaire) se sont focalisés sur la disponibilité des traitements en apiculture. Dans la pharmacopée en France, les seuls médicaments avec AMM sont contre la varroose. Étrangement, dans le contexte actuel, Anne Touratier a fait état du souhait de mettre sur le marché des antibiotiques pour lutter contre la loque européenne, alors qu’aucune organisation professionnelle ou sanitaire apicole n’en a jamais fait la demande… De plus, le facteur de risque principal du développement de cette maladie est une carence en protéines et sa gestion passe donc essentiellement par des techniques apicoles.
Éric Fresnay a évoqué la problématique de l’absence de LMR “miel” pour les médicaments pour les abeilles. Or le miel est un produit dans lequel les résidus sont stockés, mais pas éliminés, à l’inverse des tissus animaux.
Luc Belzunce (Inra) a présenté ses recherches en cours sur la toxicité chronique des néonicotinoïdes, notamment la sensibilisation de Nosema sur le fipronil et réciproquement.
Christine Vergnet (Anses) a dévoilé le projet de l’élaboration d’un nouveau document-guide européen pour évaluer les risques des produits phytopharmaceutiques pour les abeilles, sous l’égide de l’Efsa.
En outre, François Gerster, responsable du plan de développement durable de l’apiculture 2013-2015, a fait le point sur ce dernier, un an après sa mise en place. Selon lui, l’avenir de l’apiculture en France, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, se décline en deux types d’abeilles domestiques : celles des apiculteurs professionnels dévouées à une production de miel “intensive” (les “holstein” de l’apiculture) et les abeilles rustiques des apiculteurs de loisir qui jouent un rôle de pollinisateur local et de petit fournisseur de miel (les “aubrac” ou “salers” de l’apiculture).
Quant au volet sanitaire, François Gerster a précisé qu’aujourd’hui, « personne ne sait évaluer l’état de santé des colonies d’abeilles »… Pourtant, 93 vétérinaires sont diplômés en apiculture-pathologie apicole et effectuent des diagnostics sur le terrain ! Il n’a évoqué l’avenir de l’enseignement d’apidologie que de manière pessimiste. Cependant, le praticien est responsable de la médecine des animaux domestiques1 et la France peut s’enorgueillir de son enseignement pionnier dans ce domaine2.
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