Cas particulier du management de la génération Y

La fameuse génération Y, âgée de 18 à 30 ans, a la réputation de centrer sa vie sur les loisirs et de faire passer son métier au second plan. Souvent, les confrères se plaignent de ces jeunes recrues qui « rechignent à travailler, ne veulent plus faire de gardes, ont des exigences salariales inconsidérées, ne veulent effectuer que des actes valorisants, etc. ».

En fait, dans le monde du travail, les avis sont partagés quant au regard à porter sur la génération Y. D’un côté, les formations au management spécifique de cette génération fleurissent. De l’autre, des études comme celle de l’institut de sondages Ipsos, récemment menée pour l’Observatoire social de l’entreprise¹, montrent qu’une majorité de chefs d’entreprises considèrent les Y comme plus motivés, plus enthousiastes, à condition de les manager de façon adéquate. Aussi, le fossé des générations est peut-être à relativiser, et c’est sans doute finalement la relation mise en place avec son salarié qui est primordiale pour une collaboration efficace. Il convient donc de bien recruter la personne en adéquation avec le poste (voir article en page 32).

Le management participatif, le plus adapté

La conception du Y sur la place accordée au travail au sein de la globalité de son existence ne sera pas nécessairement identique à celle de l’employeur plus âgé, mais ce n’est pas rédhibitoire. La représentation de la vie et de son partage entre les différents secteurs (professionnel, loisir, famille) a changé, mais n’est nullement incompatible avec la conscience professionnelle pour les individus qui restent motivés par leur travail, sans pour autant vouloir y consacrer toute leur vie. Sans doute est-il nécessaire de fixer un peu plus le cadre pour les jeunes qui ont grandi avec les préceptes de Françoise Dolto, par rapport aux règles strictes qu’ont connus les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964). Mais une trop grande rigueur risque de saper leur motivation. En effet, le Y se retrouve aussi dans why ?, car il veut comprendre pourquoi on lui demande de faire telle ou telle tâche. L’employeur de collaborateurs Y a donc tout à gagner à utiliser un management participatif. La motivation s’entretient aussi par la valorisation, en leur confiant des missions intéressantes et en leur montrant notre satisfaction lors de l’accomplissement de ces tâches. Au final, il est possible d’entretenir la motivation des Y comme celle des autres.

• 1 http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/observatoire_social_de_l_entreprise.pdf