L’imagerie chez les animaux obèses

L’obésité, en plus d’être délétère pour l’animal, nuit à la qualité des clichés d’imagerie. En radiographie, les radiations secondaires créées par la graisse diminuent le contraste de l’image et rendent certaines structures difficiles à différencier. Elle améliore néanmoins la visualisation des contours des organes abdominaux par l’augmentation de la résolution de contraste. En échographie, le gras abdominal est hyperéchogène et renvoie donc vers la sonde une bonne partie des ondes. Il contribue également à une augmentation en profondeur des structures, ce qui les rend moins accessibles à l’évaluation.

Ainsi, différents artéfacts créés par la graisse et l’obésité sont susceptibles de fausser l’interprétation des images radiographiques et échographiques.

IMAGERIE DU THORAX

→ Les poumons : la graisse augmente l’épaisseur de la paroi thoracique, donc la quantité de tissu se superposant à l’air dans les poumons. Il en résulte une augmentation de l’opacité de ces derniers sur l’image radiographique, donnant une impression de patron interstitiel.

De plus, les animaux obèses ont davantage de difficultés à prendre une bonne inspiration, donc à augmenter leur volume pulmonaire. Les poumons apparaissent plus opaques, car ils contiennent moins d’air. La cage thoracique peut également prendre une forme de cloche, due à l’hypertrophie des muscles des épaules qui aident les muscles intercostaux craniaux (trop faibles par rapport à la couche de graisse) à augmenter le volume inspiratoire de l’animal.

→ Le médiastin : il peut devenir plus large lors d’une accumulation importante de graisse, mimant ainsi une masse médiastinale. Il convient donc d’interpréter la largeur du médiastin selon la condition de l’animal.

→ La silhouette cardiaque : le gras péricardique donne une impression de cardiomégalie généralisée. Cela est particulièrement vrai chez le chat. Une radiographie thoracique à contraste élevé (kV bas et mAs haut), et en inspiration maximale, pourra aider à différencier la graisse (moins opaque) du cœur (plus opaque).

IMAGERIE DE L’ABDOMEN

→ Le foie : chez le chat, le gras s’accumule préférentiellement au niveau du ligament falciforme (ventralement au foie), dans l’espace rétropéritonéal et autour du petit intestin. Au niveau falciforme, il peut déplacer le foie dorsalement et donner l’impression d’une microhépatie. À l’échographie, au contraire, il est parfois difficile à différencier du parenchyme hépatique et il peut donner l’impression d’une hépatomégalie. Cela est d’autant plus vrai que les chats obèses tendent à accumuler du gras dans leur parenchyme hépatique (lipidose subclinique), ce qui provoque une augmentation de l’échogénicité de celui-ci.

→ L’espace rétropéritonéal : la graisse déplace les reins ventralement et donne parfois l’impression que ces derniers sont petits.

→ Le petit intestin : la graisse induit un déplacement, surtout vers la droite, ainsi qu’une impression d’intestin pris en “paquet”. Il convient de distinguer cette apparence avec celle d’un corps étranger linéaire.

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