Journée technique
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Record d’affluence pour la journée technique organisée par Vét’el et les GTV du nord de la France, le 3 décembre dernier à Arras (Pas-de-Calais).
Fidèle à son habitude, la journée Vét’el, organisée à Arras le 3 décembre, a proposé aux praticiens un programme mixte, rural et équin, allaitant et laitier, pratique et théorique, pour sortir un peu des sentiers techniques classiques.
Roger le Guen, enseignant-chercheur en sociologie à l’École supérieure d’agriculture (ESA) d’Angers, était invité pour présenter les transformations sociologiques du métier d’agriculteur. Avec une agriculture qui se spécialise et s’organise, les éleveurs sont de plus en plus en attente de conseils et de solutions spécifiques à leur situation individuelle. Malgré le nombre d’intervenants en élevage, et de ce fait une certaine banalisation des services, le vétérinaire demeure un partenaire privilégié des éleveurs. Mais ceux-ci souhaiteraient davantage de coopération, ou une cogestion de la santé, et tendent à rejeter les solutions standardisées. Les perspectives d’avenir dans le conseil sont variables selon les régions et la concurrence observée. Ainsi, il n’est pas rare de voir s’associer un centre de gestion et des coopératives dans le but de regrouper des compétences complémentaires. Cette voie semble également intéressante à explorer pour les vétérinaires.
L’antibiorésistance est un élément parmi d’autres à prendre en compte avant de prescrire un antibiotique. Jean-Yves Madec (Anses) a expliqué qu’il garde quatre notions à l’esprit. Tout d’abord, il faut connaître la résistance naturelle des bactéries, c’est-à-dire le spectre d’action des antibiotiques (ce que l’on apprend en cours), mais également l’évolution des résistances acquises (qui impose de se tenir au courant). Ensuite, il faut penser que la vitesse de diffusion de la résistance dépend du mécanisme. Les résistances aux céphalosporines de 3e et 4e générations sont très diffusibles, car portées sur un plasmide, alors que celle aux fluoroquinolones est généralement conférée par une mutation chromosomique, donc moins facilement diffusée. En outre, certaines résistances sont génétiquement associées, et sont donc transmises ensemble : les salmonelloses bovines sont sensibles à tout, ou pentarésistantes. Et cela ne concerne pas que les antibiotiques critiques. Enfin, il ne faut pas oublier que le traitement aura un impact sur d’autres bactéries que celles qui sont ciblées. Jean-Yves Madec suggère donc quatre questions à se poser avant la prescription : à quoi la bactérie peut-elle être résistante ? ; est-ce que sa résistance est très diffusible ? ; quelles sont les cosélections possibles ? ; à quel point d’autres bactéries peuvent-elles être touchées ?
Dans le traitement des mammites, Gérard Bosquet, venu présenter le référentiel de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), a insisté sur les principes généraux à respecter : éviter les traitements antibiotiques inutiles ou anti-économiques, utiliser moins d’antibiotiques critiques et de traitements par voie générale qui sont davantage générateurs d’antibiorésistance (donc privilégier la voie diathélique), faire un antibiogramme avant un traitement de seconde intention et pas de traitement de troisième intention ou plus.
On retiendra de la communication de Jérôme Chantreau, vétérinaire à Saint-Désiré (Allier), qu’il est possible de se passer d’antibiothérapie par voie orale pour le traitement des gastro-entérites néonatales du veau. La prévention implique un transfert d’immunité passive correct à la naissance, apporté par le colostrum. Or Ruud de Gelas (Vétalis) a souligné que, d’après la thèse de Jean-Philippe Allix (Nantes, 2013), si une large majorité d’éleveurs sont conscients de l’importance du colostrum pour les veaux, dans la réalité, surtout en élevage allaitant, peu d’entre eux s’assurent que les veaux ingèrent une quantité suffisante, ou en vérifient la qualité.
En équine, Philippe Camuset (commission parasitologie de la SNGTV) a déploré l’absence régulière de prescription raisonnée chez les chevaux, en raison d’un marché dérégulé. Le coût relatif de la coproscopie par rapport au prix des vermifuges, par ailleurs facilement obtenus à bas prix sans prescription, entraîne une surutilisation et un mésusage et peut engendrer inefficacité, écotoxicité, ou émergence de résistances. Dans les structures qui accueillent de nombreux chevaux (clubs, élevages, haras), il conseille de grouper les animaux par catégories (juments et poulains, chevaux en croissance, adultes, animaux âgés et étalons) ou par modes de vie (boxes, pâturages, paddocks) pour faire une évaluation du statut parasitaire. Les risques ne sont pas les mêmes au pré (cyathostomes) qu’au boxe. Les paddocks présentent des risques de parasitisme dès qu’il y a un peu d’herbe. Certaines parasitoses des poulains peuvent être maîtrisées par le traitement des mères, et d’autres sont à déterminer par la coproscopie, notamment la présence de cyathostomes chez les poulains au pré, vers l’âge de quatre à six mois.
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