SPÉCIAL AFVAC
Dossier
Auteur(s) : Valentine Chamard
La volonté de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) est de dédier son congrès national, qui s’est tenu fin novembre à Nantes, au vétérinaire généraliste. À ce titre, la médecine préventive, qui correspond au premier motif de consultation en clientèle, a fait l’objet de nombreuses conférences.
La médecine préventive est un enjeu considérable en clientèle généraliste. « C’est l’un des facteurs clés de réussite de ce type de structures et le premier critère de fidélisation, souligne notre confrère Thierry Habran, dirigeant de Vetentreprise, société de conseil en management des structures vétérinaires. À ce titre, elle nécessite d’être développée, valorisée et promue », poursuit-il. Selon lui, elle représente 60 à 70 % du chiffre d’affaires (versus 10 à 15 % pour les chirurgies, 3 % pour l’imagerie et l’hospitalisation, et 3 à 5 % pour les analyses de laboratoire). Le chiffre d’affaires moyen lié à la médecine préventive s’élève à 200 000 € par clinique, pour un total de 550 000 € (source Virbac). Il s’agit donc d’une activité rentable, avec un fort potentiel de développement (un chiffre d’affaires de 400 000 € en moyenne par clinique serait envisageable, selon des études marketing). « Elle est pourtant encore peu développée et surtout peu visible dans la pratique vétérinaire française », constate notre confrère Ludovic Freyburger, maître de conférences en immunologie clinique à VetAgro Sup.
De fait, la notion de médecine préventive ne va pas forcément de soi. Pour les propriétaires, elle peut être perçue comme une démarche contraignante et coûteuse, chez un animal en bonne santé, qui ne sera peut-être jamais malade. « Certains freins existent aussi chez les vétérinaires, pour lesquels elle peut être perçue comme chronophage, peu rentable et qui nécessite une communication à laquelle la profession n’est pas formée », souligne Ludovic Freyburger. Dans tous les cas, une communication sur ses intérêts est indispensable, car la moitié des propriétaires qui ne vaccinent par leur animal déclarent ne pas le faire car ils n’ont pas reçu d’information à ce sujet. Pour développer cette activité, le vétérinaire doit donc se positionner comme le référent principal et privilégié de la santé de l’animal, sous tous ses aspects. « Il doit ainsi être capable d’élaborer une ration alimentaire en trente secondes, avec des recommandations qui évoluent avec l’âge. La démarche est la même avec les antiparasitaires par exemple. Le but n’est pas forcément de vendre un aliment ou un vermifuge, mais bien de montrer que l’on sait de quoi on parle », déclare Ludovic Freyburger. Pour obtenir l’adhésion du propriétaire, il est indispensable d’être à son écoute. « Il apparaît illusoire au praticien d’aborder l’ensemble des problématiques liées à la médecine préventive lors d’une consultation vaccinale traditionnelle, poursuit-il. C’est pourquoi il est important de repenser l’organisation des consultations en hiérarchisant les points à aborder, et les propositions formulées tout au long de l’évolution de la vie de l’animal. »
Il s’agit d’une démarche médicale qui supprime l’apparition d’une maladie ou en réduit fortement les conséquences. Ses effets secondaires doivent être négligeables ou très inférieurs aux effets de la maladie ou des traitements.
Si la vaccination est un incontournable de la médecine préventive, cette dernière ne se limite pas à ce seul acte. La World Small Animal Veterinary Association (Wsava) y ajoute cinq axes principaux : la parasitologie, le comportement, la nutrition, la reproduction et la génétique (notion de dépistage des affections héréditaires). Cette liste n’est pas exhaustive, et il est possible d’y inclure l’identification, la chirurgie, la dentisterie, etc.
Si la médicalisation des chats est l’une des voies de développement possible de la médecine préventive (5,8 millions de chats ne sont pas vaccinés en France), l’optimisation des contrats d’assurance en est une autre. En effet, à partir des données de Santé Vet, Ludovic Freyburger explique que, pour les clients qui optent pour un contrat incluant les dépenses de prévention, le plafond de remboursement n’est atteint que dans 60 % des cas, avec une diminution de la dépense avec l’âge de l’animal.
Le budget moyen consacré à l’information et à la publicité aux États-Unis et au Royaume-Uni, où la communication est libéralisée depuis plusieurs années, est d’environ 2 % du chiffre d’affaires, toutes structures confondues. Une publicité télévisée (souvent à l’initiative des groupes de cliniques) peut ainsi apporter 25 % de nouveaux clients dans le mois qui suit sa diffusion sur les chaînes américaines, relate Thierry Habran. En termes de médecine préventive, il est courant de voir des structures développer des packages, incluant par exemple des consultations illimitées et des rappels de vaccination pour 11 €/mois (offre Care4Pets de Vets4Pets), une offre pour les chiots qui inclut la primovaccination, le premier traitement antiparasitaire interne et externe, le premier sac de croquettes, l’identification et une réduction sur le prix de la stérilisation (offre Best start in life de Vets4Pets), une offre dédiée au lapin comprenant la vaccination, 1 kg de foin tous les mois, une réduction sur le prix de la stérilisation, etc., pour 11,50 €/mois (CVS). « Ce type d’offre, en proposant des paiements mensuels, a favorisé l’accès aux soins, avec une “attractivité” de l’aspect forfaitaire », témoigne Thierry Habran. À la question de savoir si l’offre illimitée des consultations générait une “invasion” des demandes, notre confrère indique que le planning reste gérable et précise que si la consultation est gratuite, les actes associés ne le sont pas.
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