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Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
L’assemblée générale du SNISPV, le 12 décembre 2013, a permis de faire le point sur les dossiers en cours et d’analyser les causes du malaise observé chez les agents de l’État.
Plusieurs temps forts ont rythmé l’assemblée générale du Syndicat national des vétérinaires inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV) le 12 décembre dernier à Paris. Dans les dossiers phares portés par le syndicat, la stabilisation des effectifs et l’amélioration de la situation des vétérinaires contractuels constituent un travail de longue haleine qui commence à porter ses fruits.
Faute de budget ou de volonté politique, les effectifs des ISPV sont en réduction constante depuis une décennie, et 40 départs à la retraite par an sont attendus à partir de 2017. Une situation que le syndicat souhaite anticiper. Sa proposition de recrutement progressif (15 postes en 2013 à 30 en 2017) n’a pas été suivie, mais les 12 recrutements effectués en 2013 sont renouvelés en 2014. En parallèle, le travail de déprécarisation des contractuels a été couronné d’un demi-succès, avec 10 titularisés l’an passé, au lieu des 20 annuels espérés. Norbert Lucas, président du SNISPV, a interpellé le représentant ministériel sur le fait que les contractuels, actuellement rattachés à un établissement, sont en situation précaire, car si ce dernier ferme ses portes, leur contrat devient caduc. Un contrat national est donc souhaité pour les contractuels qui ne peuvent ou ne veulent pas être titularisés.
Les résultats de l’enquête sur l’impact des outils sur les conditions de travail, menée auprès des ISPV en 2012, ont été présentés et discutés. C’est la quatrième enquête réalisée pour apprécier le malaise perceptible des ISPV et des vétérinaires de l’administration. En outre, les deux tiers ont répondu à l’ensemble des questions et commenté toutes celles qui étaient ouvertes.
La révision générale des politiques publiques a modifié les missions et les conditions de travail, notamment lors de la fusion avec les agents de la concurrence, consommation et répression des fraudes (CCRF) au sein des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). 40 % des répondants considèrent qu’ils ne sont pas compétents pour leurs nouvelles missions, et 50 % se sentent angoissés au travail. Plus inquiétant, 16 % déclarent être en souffrance, au point d’avoir recours à une aide médicamenteuse ou psychologique, un taux similaire à celui relevé dans les autres corps médicaux de l’administration, les pharmaciens et les médecins.
Les sources de stress citées le plus fréquemment sont l’augmentation des tâches administratives (50 % des réponses), le manque de moyens humains (43 %), la montée de la pression par le haut (31 %), le manque de reconnaissance (30 %), la perte de compétence technique (24 %), la perte du métier de vétérinaire (22 %).
Le sociologue Roland Labrégère (Agrosup Dijon, et intervenant à l’ENSV) identifie plusieurs phénomènes qui affectent le travail, et notamment celui des agents de l’État : l’intensification et la diversification des missions ; la complexification, avec la multiplication des partenaires et des problèmes à gérer auxquels il faut apporter une réponse singulière, le tout associé à une procédurisation poussée à l’extrême ; une dé-idéalisation de la notion de travail et une perte de sens. Un grand écart est aujourd’hui observé entre le travail prescrit (statut, fiche de poste) et le travail réel qui, en outre, se révèle souvent trop dense ; la valorisation du changement. Il est toujours valorisé par le haut, avec une survalorisation des techniques et des procédures, ce qui peut provoquer une angoisse du reporting chez les cadres.
Les modifications d’organisation ne sont plus des événements ponctuels, mais constituent un mouvement permanent.
Selon le sociologue, la vie professionnelle est faite de cycles séparés par des crises, et une remise en question peut permettre de les rendre féconds. Outre l’idéologie du changement, la reconnaissance du travail accompli, ainsi que la conciliation entre vie privée et professionnelle, sont des éléments à l’origine d’une incertitude qui contribue au malaise ressenti par les agents de l’administration. Plusieurs paradoxes sont soulignés : l’attachement au travail, bien que celui-ci soit source de souffrance ou d’insatisfaction ; une forte demande de reconnaissance de l’engagement, mais une reconnaissance institutionnelle faible ; une institution valorisée symboliquement, mais perçue comme lointaine ou oppressante ; une institution qui veut être perçue positivement, mais qui génère de l’insatisfaction et une érosion des statuts.
Face à la perte de repères professionnels, le sociologue recommande de reconstruire trois fonctions fondamentales des relations au travail : relancer la solidarité professionnelle, recréer du sens et de la rationalité, favoriser l’autonomie.
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