Un premier vaccin quadrivalent contre la leptospirose canine

Pour une meilleure protection contre la leptospirose canine, le nombre de valences dans les vaccins augmente. Les vaccins inactivés comprennent tous les deux valences historiques de leptospires isolées chez le chien : L. Interrogans Canicola et Icterohaemorrhagiae. Depuis fin 2012, Pfizer, devenu Zoetis, propose un vaccin trivalent, Versican® L3, avec la valence supplémentaire L. Kirschneris Grippotyphosa. Et en fin d’année 2013, MSD sort son nouveau vaccin quadrivalent, Nobivac® L4, avec en plus la valence L. Interrogans Australis.

L’impact de la vaccination

Cette composition est justifiée par l’évolution des sérogroupes de leptospires qui infectent les chiens et d’autres hôtes comme les rongeurs. Les sérovars qui colonisent les chiens sont nombreux et la protection croisée est souvent faible. Mais il serait impossible de tous les inclure dans un vaccin, qui protégerait contre l’ensemble des leptospires susceptibles d’être retrouvés chez le chien.

Dans les études de séroprévalence menées chez des chiens tout-venant, les deux sérogroupes les plus fréquents sont L. Icterohaemorrhagiae (82 % de chiens séropositifs) et Canicola (58 %). Toutefois, ces données reflètent davantage la pénétration de la vaccination chez des chiens médicalisés que la prévalence d’une infection. Selon une autre étude, menée par l’école de Nantes chez des chiens non vaccinés, la prévalence de ces deux leptospires diminue beaucoup : 32 % pour Icterohaemorrhagiae et 12 % pour Canicola. Le sérogroupe Australis s’intercale à la deuxième place, avec 16 % de chiens séropositifs.

Australis grimpe, Canicola régresse

Un observatoire des leptospires isolés à partir de chiens infectés est également en place à l’école de Lyon. Sur les trois dernières années (2010-2012), L. Australis est aussi souvent isolé que Canicola et Icterohaemorrhagiae. En 2012, c’est même le premier sérogroupe isolé chez plus de 60 % des chiens atteints de leptospirose.

La vaccination est l’une des explications de ces évolutions. Dans toutes les études, Canicola régresse, car le cycle de ce leptospire est dépendant des canidés. La vaccination a réduit le portage, donc sa prévalence. En revanche, L. Icterohaemorrhagiae, beaucoup plus ubiquitaire, n’est pas près de disparaître, car son réservoir est surtout les rongeurs.

Le vaccin inactivé Nobivac® L4 est non adjuvé, comme les autres non combinés avec la rage. Il est prêt à l’emploi dans un flacon unidose (1 ml). La primovaccination comprend deux injections à partir de six semaines d’âge en l’absence d’anticorps maternels (mère non vaccinée) ou de neuf semaines en présence de taux élevés d’anticorps maternels (mère vaccinée). L’immunité s’installe en trois semaines après la seconde injection. Sa durée, démontrée par des épreuves virulentes, est d’une année, ce qui rend ce vaccin compatible avec des rappels annuels. Il peut aussi être utilisé chez la chienne gestante.

Association possible avec les multivalents

Nobivac® L4 peut servir de solvant aux autres vaccins de la gamme Nobivac® CHP présentés en lyophilisat (maladie de Carré, adénovirus de type 2, parvovirus). Par voie intranasale, le vaccin Nobivac® KC contre la toux de chenil peut être administré le même jour que ces vaccins sous-cutanés.

Le nouveau L4 est présenté en boîte de 10 ou 50 doses à un prix centrale compris entre 1 et 1,25 € HT la dose.