Caillebotis et alimentation à volonté au nourrisseur économiquement plus rentable

Les écarts de rentabilité entre les différents itinéraires techniques rencontrés en élevage porcin dépendent essentiellement du coût de la litière, de celui de la main-d’œuvre et du poids d’abattage des animaux. C’est l’une des conclusions d’une expérimentation mise en place par les chambres d’agriculture de Bretagne sur la station régionale porcine de Crécom (Côtes-d’Armor).

DISPOSITIFS ÉTUDIÉS

Seize itinéraires techniques sont comparés. Les groupes de porcs étudiés se différencient par le type de sol (litière ou caillebotis), le mode de logement et d’alimentation des truies en gestation (groupe de 4 à 8 truies logées dans des cases équipées de réfectoires, ou groupe de 24 truies avec un distributeur automatique d’aliment), ainsi que par le mode d’alimentation en engraissement (libéral à sec au nourrisseur ou rationné sous la forme de trois repas quotidiens de soupe). En engraissement, les animaux sur litière sont logés sur de la paille ou de la sciure de bois. Sur caillebotis, les porcs en croissance sont élevés selon deux modalités de surface, soit 0,55 et 1 m², soit 0,35 et 0,70 m² par animal, respectivement en postsevrage et en engraissement.

COÛT MOYEN DU KILO DE CARCASSE SELON LE SYSTÈME ADOPTÉ

Les coûts du kilo de carcasse varient davantage pour les itinéraires du système “litière” (1,17 à 1,37 €) que ceux du système “caillebotis” (1,11 à 1,15 €). L’itinéraire le plus rentable est celui qui associe le logement sur caillebotis et l’alimentation au nourrisseur en engraissement, avec une marge de plus de 1 021 € par truie en moyenne et un coût moyen du kilo de carcasse de 1,12 €. En revanche, la rentabilité la plus faible concerne l’itinéraire sur sciure de bois et l’alimentation sous forme de soupe en engraissement, avec 579 € par truie en moyenne et 1,37 €/kg de carcasse. Ces écarts s’expliquent essentiellement par le coût de la litière, de la main-d’œuvre, mais aussi par le poids d’abattage des animaux, les porcs alimentés au nourrisseur étant plus lourds que ceux qui reçoivent des repas de soupe (123 kg versus 117 kg en moyenne). Sur caillebotis, l’augmentation de la surface dans le bâtiment pénalise légèrement le coût du kilo de carcasse, mais l’influence reste faible, la différence d’investissements et d’amortissement restant modérée entre les différents parcours.

En revanche, la consommation d’énergie représente une part conséquente du coût, quel que soit l’itinéraire, notamment pour le système sur caillebotis (8,9 % versus 5,5 % pour celui sur litière). Toutefois, la conception du dispositif pour l’étude et ses règles de fonctionnement génèrent probablement des besoins en énergie plus importants qu’en élevage. Les résultats de cette étude doivent désormais être remobilisés au regard d’autres méthodes de gestion des effluents.