DELPHINE FEJAN (N 07), VÉTÉRINAIRE AU PARC ANIMALIER PLANÈTE SAUVAGE

La réserve animalière Planète sauvage s’étend sur plus de 130 hectares et accueille près de 1 000 animaux de 250 espèces, parmi lesquels des antilopes, des caïmans, des dauphins, des flamants roses, des hippopotames, des lions, des éléphants, des girafes, etc. De quoi occuper la vétérinaire du parc, Delphine Fejan ! « Dans ce milieu, le moindre diagnostic est délicat, explique-t-elle. D’abord parce que nous avons souvent recours à l’anesthésie. La réflexion est permanente, car avant de tenter une capture, il faut peser le pour et le contre. J’échange beaucoup sur les forums spécialisés du monde entier, mais aussi avec les professionnels du département, l’école Oniris ou le CHV Atlantia qui disposent du matériel adéquat. Il est impossible, dans un parc animalier, d’investir dans l’équipement nécessaire, comme la radiographie, l’imagerie par résonance magnétique, le scanner, etc. Les stages sont donc importants pour se constituer un réseau. S’il faut deux à trois ans pour maîtriser son métier en pratique canine, je pense qu’il en faut 15 en faune sauvage ! »

Une passion dès l’école

Étudiante à l’ENV de Nantes, Delphine Fejan s’est orientée en 5^e année vers la faune sauvage non captive en Europe. Après des stages dans les parcs zoologiques de La Flèche et d’Amnéville, pour ajouter une corde à son arc, elle passe un master 2 de “biologie, écologie, évolution” à l’université de Montpellier 2. Son mémoire de thèse porte sur « les déterminants de l’investissement paternel chez le babouin chacma » en Namibie.

En 2008, enfin, elle entre à Planète sauvage. Une chance, car « les opportunités sont rares dans les zoos », reconnaît-elle.

Gestion des animaux… et des hommes

Seuls 15 % des cas qui nécessitent une intervention vétérinaire sont pris en charge au sein de la réserve, les autres sont référés. « Pour ma part, je pratique quelques interventions chirurgicales, des réductions de fractures, des vasectomies, etc. Les animaux se mordent parfois violemment, mais guérissent souvent seuls. Pour prévenir les blessures, il suffit d’éviter les conflits, notamment en gérant les groupes et, en leur sein, la proportion de mâles et de femelles. Ici, nous avons de grands groupes à gérer, cela représente une bonne partie de l’activité. S’y ajoutent les échanges d’animaux avec les autres parcs dans le monde, qui génèrent beaucoup de travail administratif lié aux vaccinations, aux aspects sanitaires, aux autorisations de sortie de territoire, selon que les espèces sont ou non protégées par la convention de Washington, etc. », explique Delphine Fejan, par ailleurs adjointe du chef animalier. Un poste qui l’amène également à encadrer une vingtaine de personnes en contact avec les animaux du parc. Des tâches managériales et administratives qui lui prennent 60 % de son temps, quand la prophylaxie représente 40 % des actes. « Ces aspects sont à prendre en compte dans le métier de vétérinaire de zoo », conclut-elle.