Plan d’avenir
Actu
SOCIOPRO
Auteur(s) : Clarisse Burger
L’ENVA est-elle en train de renaître ? Son directeur, Marc Gogny, explicite le plan de redressement et les premiers résultats.
Où en est la prestigieuse école nationale vétérinaire d’Alfort ? Fin 2012, enseignants, chercheurs, étudiants, personnel technique et administratif de l’ENVA manifestaient leurs inquiétudes concernant l’avenir de l’établissement, confronté à une situation financière aggravée, des bâtiments inscrits aux monuments historiques coûteux à entretenir, une baisse de la masse salariale, etc. À l’heure du redressement des comptes publics et sur fond de crise, l’école n’avait plus le choix : un plan de redressement a été mis en place, avec pour objectif un apurement du déficit budgétaire, une restauration du fonds de roulement de l’établissement et un budget par activité. Un plan de rénovation et de regroupement des bâtiments, également prévu, devrait s’étaler sur dix ans.
Son mariage avec l’université Paris-Est Créteil (Upec), en 2012, a apporté à Alfort « un appui personnel, technique et politique », mais pas financier, puisque chaque établissement reste indépendant. « Il y a un an, nous annoncions pour 2013 un déficit prévisionnel de 2,2 millions d’euros. Parallèlement, après une phase de diagnostic en interne et deux audits externes1, nous avons pu identifier les deux composantes de ce déficit : la première purement interne à l’école qui se devait d’améliorer ses pratiques de gestion, la seconde qui en revanche lui échappait, car elle correspond à un déficit structurel lié à la dégradation d’un patrimoine immobilier vétuste, avec un coût énergétique prohibitif », explique Marc Gogny, directeur de l’école d’Alfort, qui parle aujourd’hui « de renaissance de l’espoir ».
Au final, « nous avons proposé un schéma de redressement en trois parties : un plan d’action interne, un apurement par l’État des déficits cumulés et un projet immobilier de rénovation. Notre plan d’action interne, avec une remise en ordre des pratiques de gestion, un meilleur contrôle des dépenses et une augmentation des recettes, a permis de diviser le déficit par quatre, en un an ».
Une hausse des rentrées est prévue cette année, assurée par les recettes cliniques – dont celles du Centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Alfort (Chuva) dirigé dorénavant par Pascal Fayolle et Christine Médaille, « deux praticiens de haut niveau, avec une expérience du secteur privé » –, mais aussi par les conventions de recherche, les prestations de services pour l’industrie, et la formation continue.
S’y ajoute une réduction des coûts, avec des suppressions de vacations, une baisse de la masse salariale sans licenciements (via des départs à la retraite non renouvelés, des transferts d’emplois sur des postes d’État, un plan de déprécarisation du ministère de l’Agriculture).
De nouvelles formations diplômantes sont à l’étude, d’autres en gestation. La formation en micronutrition et la chaire “Alfort entreprendre” ont débuté cette année à l’ENVA. En outre, un plan de développement du laboratoire central est en cours de réflexion.
« Nous avons contrôlé nos dépenses, sans obérer la qualité de la recherche ni celle des enseignements. Certains d’entre eux sont organisés différemment, mais pas supprimés. Notre objectif est d’améliorer la formation, tout en nous organisant pour faire des économies ou améliorer nos marges, comme au Chuva pour la formation clinique. L’enseignement vétérinaire est et reste compétitif au niveau international. Par ailleurs, la production scientifique de l’ENVA est excellente », souligne Marc Gogny.
Concernant la création d’un institut vétérinaire (actuellement en lecture au Sénat), « tout dépendra de la structure juridique choisie et des coûts. Les écoles veulent être associées aux orientations stratégiques, et que son financement ne se fasse pas au détriment des dotations de chaque établissement, précise Marc Gogny. Nous avons un certain nombre d’axes directeurs pour démontrer que nous sommes capables d’aller plus loin dans la mutualisation ».
Et côté financier, « une dotation exceptionnelle de 5 millions d’euros est annoncée par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, pour le budget 2014. Le gouvernement a posé des conditions et nous les avons satisfaites. Le déficit structurel restera dû au parc immobilier de l’école, qui est vétuste, coûteux et inadapté aux normes et aux conditions de travail du xxie siècle. Tant qu’il n’y aura pas de plan ambitieux et réaliste, l’ENVA restera fragile. Nous y travaillons avec les services de l’État. Nous devons montrer que nous avons un schéma directeur avec un projet cohérent de regroupement et de réhabilitation des bâtiments de l’école. Certains sont à détruire et des constructions nouvelles doivent être réalisées. Ce projet s’étalera sur une dizaine d’années, par tranches ». Des investissements qui sont en cours de définition.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire