Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/VOLAILLES
Auteur(s) : Geoffrey Chiron*, Cyril Parachini-Winter**
Fonctions :
*de l’Institut technique de l’aviculture (Lyon). Article tiré de la conférence présentée lors de la Journée nationale des professionnels de la poule pondeuse et de l’œuf de consommation, organisée par l’Itavi à Pacé, le 5 décembre 2013.
Chez les poules pondeuses, l’acarien Dermanyssus gallinae génère une anémie, une hausse du taux de mortalité, des chutes de ponte et une augmentation de la prise alimentaire, mais il est également le vecteur d’agents pathogènes comme les salmonelles. Chez le personnel, il provoque un prurit et des allergies.
Lors de la dernière Journée des professionnels de la poule pondeuse et de l’œuf de consommation, Geoffrey Chiron (Itavi Lyon) a présenté les résultats de travaux1 portant sur l’étude de la dynamique des populations de poux rouges dans les élevages de pondeuses.
Le cycle complet de cet acarien (larve, nymphe 1, nymphe 2, adulte) se déroule en général en sept à douze jours dans un élevage. Cette durée reste dépendante de la température. Dans des conditions optimales, à 30 °C, le cycle est bouclé en six jours, mais il peut considérablement augmenter à une température de 15 °C, passant à 29 jours (en conditions de laboratoire). Si le pou ne rencontre pas d’hôte, les stades nymphe 1, nymphe 2 et adulte peuvent rester figés, parfois pendant de longues périodes (neuf mois de jeûne possible).
Le pou n’a « pas peur de l’eau », souligne Geoffrey Chiron : d’après les travaux de Lise Roy, il est même significativement attiré par cette dernière. En outre, 80 % des membres d’une population de poux survivent à une immersion de dix heures dans de l’eau additionnée de petites quantités de substances tensio-actives (et plusieurs dizaines d’heures en l’absence de tensio-actifs). Les poux entrent dans un coma hypoxique, donnant l’impression d’être morts, mais ils se réveillent quelques heures après la fin de l’immersion. Ainsi, si l’effet mécanique des lavages réalisés au cours du vide sanitaire ne peut être contesté, ils ne tuent que peu de poux par “noyade”.
Par ailleurs, il semble erroné d’affirmer que le pou rouge des volailles est lucifuge. Cette idée reçue pourrait être due au fait que celui-ci a tendance à vivre dans des interstices étroits (d’où sa résistance aux pulvérisations) et à attaquer sa proie lorsqu’elle est immobile et incapable de le picorer, ce qui arrive davantage la nuit.
L’étude de la dynamique de population est ardue en raison de la faible proportion de poux observés, par comparaison avec le nombre effectivement présent dans un élevage.
Deux outils de monitoring sont développés :
→ les scotch-peintures, des pièges passifs posés et relevés une à deux semaines plus tard et lus in situ, sont simples d’utilisation mais peu sensibles et inefficaces en l’absence de poules. Le relevé repose sur une échelle à quatre niveaux : 0 (aucun pou présent), 1 (rares poux), 2 (plus de dix poux) ou 3 (grappes de poux) ;
→ les pièges à eau, plus sensibles et réguliers, fonctionnent même en l’absence d’animaux, mais sont plus chronophages. En complément de ces pièges, des relevés visuels sont également effectués.
Les populations semblent se concentrer dans les pondoirs et autour des perchoirs au sol, qui comportent bon nombre d’interstices et où les poules sont peu mobiles.
Le pou, plutôt “paresseux”, se déplace peu sur le plan horizontal. C’est la poule qui le déplace pendant qu’il effectue son repas de sang. Une fois gorgé, il descend par la patte de la poule à un endroit différent de celui où il est monté et assure ainsi la contamination de l’élevage au sol.
Ces travaux confirment en outre l’efficacité limitée d’un vide sanitaire de six semaines, même accompagné de pulvérisation de cyfluthrine (utilisé contre les ténébrions) et d’un nettoyage à l’eau. L’ajout de tensio-actifs dans l’eau de lavage ou des traitements thermiques – le pou, s’il résiste au froid, supporte mal le chaud – sont des méthodes qui pourraient avantageusement être utilisées en complément du vide sanitaire.
La dynamique de croissance de la population globale, établie sur la base des relevés dans les pots d’eau, est conforme à la fonction logistique de Verhulst (sigmoïde), comme pour de nombreuses autres espèces. L’idéal serait de traiter et d’agir avant le point d’inflexion (qui correspond à l’accélération maximale) entre la période de latence et celle de croissance exponentielle des acariens. Les scotchs, d’usage aisé, pourraient à ce titre constituer une aide précieuse pour anticiper ce point (selon un seuil qui reste à déterminer). Néanmoins, les limites maximales de résidus (LMR) dans les œufs, fixées par plusieurs règlements européens (2377/90, 396/05), ont considérablement réduit l’arsenal thérapeutique disponible.
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