Des caisses autonomes… jusqu’à quand ?

La plupart des États de l’Union européenne ont porté leurs efforts, ces dernières années, sur la question de la pérennité de leur système de retraite. L’allongement de la durée de vie, les taux de fécondité et de chômage, le vieillissement de la population, la baisse des actifs, la capacité d’épargne sont autant de facteurs qui ont poussé ces pays à réévaluer ou à revoir leur organisation sociale. La France, qui dispose d’un système de retraite par répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle, regroupe plus d’une trentaine de régimes de retraite. La loi garantissant l’avenir et la justice du système des retraites, votée fin 2013, va apporter son lot de changements pour les salariés comme pour les libéraux, dont les vétérinaires. Les professions libérales, aux effectifs cotisants et aux retraites hétérogènes, ont bénéficié en 2003 d’une réforme leur apportant un régime de base commun. Mais celui-ci ne constitue qu’environ 30 % des pensions totales des libéraux (versus 70 % pour le régime de base des salariés du régime général). Alors, quand liquider ses deux régimes de retraites ? À 64,14 ans en moyenne, en 2013 pour les vétérinaires. Comment les compléter ? Selon François Courouble, président de la CARPV1, cette loi impactera fortement les vétérinaires libéraux, qui ne pourront plus liquider l’un des régimes (salarié ou libéral) et continuer à exercer dans l’autre. Plus largement, l’article 48 de la loi pourrait faire basculer l’indépendance actuelle des dix sections professionnelles (dont la CARPV) qui gèrent les retraites complémentaires des libéraux (soit 70 % des revenus des retraités) et, par conséquent, remettre en cause leur autonomie financière.

• 1 Voir le dossier en page 25.