L’élevage canin reste à investir

Si plus de 7 millions de chiens partagent la vie des Français, le “marché” du chiot reste encore une nébuleuse. Difficile en effet d’estimer le nombre de naissances annuelles et la part des animaux issus d’élevages professionnels ou de particuliers. Parmi ces derniers, ceux qui produisent moins de deux portées par an échappent à la définition légale de l’élevage, donc à certaines obligations et contrôles exigés pour les professionnels. Même si un certificat de bonne santé, délivré par un vétérinaire, est exigé dans tous les cas. Et du côté des élevages, les conditions sanitaires ne sont pas toujours considérées comme glorieuses. Pour pallier en partie le problème, le caractère obligatoire des visites sanitaires est défini depuis 2008 dans le Code rural. Les décrets d’application sont attendus cette année… Sortiront-ils enfin, alors qu’ils sont régulièrement annoncés comme imminents ? Ils permettraient d’une part de mieux contrôler et maîtriser les élevages, notamment à des fins de santé animale et publique (par exemple sur le bon usage des antibiotiques), d’autre part d’impliquer davantage la profession vétérinaire dans ce secteur d’activité, avec un potentiel de 5 000 élevages. « Il s’agit d’une chance de valoriser notre mandat sanitaire, de nous replacer comme des acteurs centraux de l’activité d’élevage », souligne notre confrère Xavier Lévy, praticien au centre de reproduction des carnivores du Sud-Ouest. La visite d’élevage est en effet souvent réalisée par les services vétérinaires dans le cadre d’une installation et par les industriels du pet-food. Les éleveurs sortent également gagnants de ces visites, grâce à un suivi personnalisé permettant une prophylaxie et une gestion efficaces de leur entreprise. Cet exercice demande toutefois de la méthode et des connaissances spécifiques. Il reste donc encore quelques mois pour se former, au risque de voir d’autres professionnels investir ce marché. À moins qu’il faille encore attendre car, depuis la loi de 1999, rien n’a réellement bougé en termes de textes d’application.

• Voir aussi en pages 27 à 32 de ce numéro.