La gestion des primates étudiée lors d’un colloque

L’association indonésienne Minpro Satli Rothschildi Unud a pour objectif de sensibiliser les étudiants vétérinaires locaux à la médecine de la conservation. Lors de son dernier colloque, la conservation des primates indonésiens a été abordée à travers la situation des loris lents. Ces petits singes nocturnes souffrent de la déforestation massive en Indonésie, mais sont surtout braconnés pour être vendus comme animaux domestiques. Ainsi, leur population aurait chuté de plus de 80 % ces 25 dernières années à Java. À l’inverse, il devient nécessaire de gérer les populations de macaques qui pullulent dans certains endroits de l’île.

L’aérosacculite, spécifique aux grands singes

Les étudiants ont également été sensibilisés aux bases de la médecine des primates, avec un focus sur les particularités des espèces indonésiennes. Par exemple, le régime folivore quasi exclusif des langurs et des nasiques rend compliquée leur gestion en captivité. Ces animaux ont besoin d’un apport élevé en hydrates de carbone structurels, qui n’est pas assuré par les fruits. Par ailleurs, en raison de leur anatomie particulière (animaux polygastriques), leur anesthésie est délicate.

Une autre particularité concerne l’anatomie du tractus respiratoire des orangs-outans, qui est à l’origine d’une affection spécifique, l’aérosacculite. Les sacs aériens (ou sacs laryngés) présents chez les grands singes sont d’origine trachéale et peuvent être le siège d’un engorgement par du pus. La plupart du temps, cette infection est secondaire à une maladie respiratoire chronique. Le traitement est chirurgical et médical et la guérison pas toujours au rendez-vous.

Un risque zoonotique réel

Un point a été fait sur les risques zoonotiques afférents aux primates. La tuberculose est un réel problème en Indonésie, avec plus de 450 000 nouveaux cas humains par an. La promiscuité des primates et des populations humaines rend la gestion de la maladie difficile. Pour les mêmes raisons, les macaques, réservoirs du virus de l’herpès B, représentent un risque non négligeable pour l’homme.