Le plus efficace, c’est la prévention

Vieux de douze ans, le slogan « les antibiotiques, c’est pas automatique » est malheureusement toujours d’actualité. Malheureusement car, malgré les campagnes d’information, l’utilisation de ces médicaments miracles demeure excessive en médecine humaine, parfois inutile, et pas toujours à bon escient. S’en passer n’est évident (et souhaitable !) ni pour le prescripteur, ni pour le patient ou le client quand le patient est un animal. En préserver l’efficacité est indispensable. La parution du rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les pratiques relatives à l’usage des antibiotiques chez les animaux est prévue dans les semaines à venir. Toutes les associations professionnelles impliquées en médecine vétérinaire travaillent depuis longtemps à l’élaboration et à la mise à jour de recommandations et de guides de bonnes pratiques destinés à favoriser une moindre et une meilleure utilisation des antibiotiques. Cela passe par des conditions de vie appropriées, une alimentation adaptée, une bonne immunité. Il faut bien le reconnaître, les substituts aux antibiotiques sont rares. Ceux dont l’efficacité est reconnue sont soit d’usage limité (miel ou larves, réservés au traitement externe des plaies), soit en manque d’applications pratiques disponibles (bactériophages, peptides). Pour les autres, c’est une question de philosophie ou d’empirisme, du moins le temps de se mettre d’accord sur leur évaluation.

Le développement de nouvelles thérapeutiques prend du temps, exige une volonté stratégique et, pour les industriels, nécessite aussi une certaine incitation de la part des pouvoirs publics. En attendant, ce n’est pas un hasard si, dans la liste devenue classique des solutions alternatives aux antibiotiques, les vraies options – si rares – côtoient tant de moyens d’empêcher les animaux (et les hommes) de contracter des infections : le meilleur moyen d’être en bonne santé, c’est encore de ne pas tomber malade.