La kétamine est utilisable chez le chat sphynx sain

Ces dernières années, de nombreux vétérinaires et propriétaires de chats de race sphynx ont pu être confrontés à une information – relayée notamment par un document publié par le Sphynx club de France – faisant état de contre-indications absolues à l’usage des anesthésiques dits dissociatifs (et en particulier de la kétamine) chez les animaux de cette race, au motif qu’ils pourraient causer des paralysies et des troubles respiratoires pouvant être mortels (en lien avec une maladie génétique héritée de croisements avec la race devon rex) », indique l’ANMV sur son site web.

Selon l’agence, « il n’existe à ce jour aucun cas déclaré, dans les bases nationale et européenne de pharmacovigilance vétérinaire, à l’appui de cette hypothèse ». Les accidents rapportés ne montrent en effet aucune symptomatologie particulière ou une fréquence plus élevée de ces accidents dans cette race.

Une prédisposition aux anomalies cardiaques

En revanche, 34,2 % des chats sphynx en France présenteraient des anomalies cardiaques (origine génétique), sous-diagnostiquées car elles sont rarement décelées par le seul examen clinique. En cas de lésion cardiaque (myocardiopathies hypertrophiques ou restrictives), « tous les dissociatifs peuvent, comme la plupart des anesthésiques généraux, être considérés comme contre-indiqués de façon absolue ou relative, selon l’intensité de la dysfonction cardiaque associée », et cela dans toutes les races félines. Un dépistage échocardiographique est donc recommandé pour celles à risque.

L’hypothermie peranesthésique, une particularité du sphynx

Certaines spécificités de la race sphynx sont cependant à prendre en compte par le praticien, en particulier la prévention des hypothermies peranesthésiques et postanesthésiques, en lien avec l’absence de fourrure. Indépendantes des agents médicamenteux utilisés, elles peuvent conduire à des bradycardies sévères susceptibles de majorer significativement la mortalité périanesthésique.