Entre nous
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Auteur(s) : Nathalie Devos
68 % des confrères interrogés via notre sondage en ligne adoptent des attitudes d’achats de produits biologiques qui se situent non loin de la moyenne nationale (75 %) obtenue dans une récente enquête publiée en mars dernier1. Selon cette dernière, un Français sur quatre (soit 26 %) déclare acheter des produits “bio” au moins une fois par semaine, mais seuls 2 % ont un comportement d’achat 100 % “bio”. Les fruits et légumes (64 %) et l’épicerie (31 %) arrivent en tête du palmarès, suivis des produits non alimentaires (28 %), comme les cosmétiques. En revanche, les surgelés (8 %), le poisson (6 %) et les aliments pour bébé (4 %) sont moins prisés des consommateurs.
Si au cours des dernières années, le biologique a su trouver sa place et se retrouve aujourd’hui sur la liste des courses de la majorité des Français, qu’en est-il du budget qui lui est consacré ? Le sondage national nous apprend que près d’un consommateur de “bio” sur deux (48 %) consacre moins de 10 % de son budget aux produits biologiques, versus seulement 4 % qui y accordent plus de la moitié de leurs dépenses. 56 % des acheteurs de “bio” ne déboursent pas plus de 25 € par semaine pour ce type de produits, 17 % entre 26 et 50 €, et 8 % plus de 50 €.
Interrogés sur leurs motivations à acheter des produits “bio”, les sondés invoquent comme raison principale « leur effet bénéfique » sur la santé (56 %) et une production plus respectueuse de l’environnement (41 %), leur goût (35 %), ou encore une orientation alimentaire décidée en réponse aux différents scandales alimentaires des dernières années (29 %). Enfin, 8 % des acheteurs de “bio” le sont car « ils ont été éduqués à l’être » et 2 % par « effet de mode » !
Mais le “bio” a aussi ses détracteurs. Léon Guéguen, membre de l’Académie d’agriculture, et Gérard Pascal, de l’Institut national de la recherche agronomique, sont les auteurs d’une étude, menée en 20102, sur la valeur nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique. Ils concluent que « les faibles différences observées entre aliments issus de l’agriculture biologique et conventionnelle n’ont aucune répercussion significative sur la nutrition et la santé ». Côté nutritionnel, ils mettent en exergue, par exemple, que « les céréales “bio” sont plus pauvres en protéines », ou qu’avec « une teneur plus élevée en vitamine C, mais plus faible en caroténoïdes, les fruits et légumes “bio” n’ont aucun effet démontré sur le statut antioxydant ». Selon eux, côté sanitaire, « tous les aliments produits en plein air, dont la viande, le lait et les oelig;ufs “bio”, sont les plus exposés aux contaminations chimiques, microbiennes et parasitaires provenant de l’environnement ». Une étude plus récente3 (2012), de l’université de Stanford, arrive aux mêmes conclusions.
Il est également pertinent de s’interroger sur la véracité de l’étiquetage 100 % “bio”, et d’être conscient que l’engouement des consommateurs pour les produits biologiques augmente les tentations de fraude (le faux “bio” se développe, face à une demande en hausse).
C’est pourquoi la Commission européenne a proposé un nouveau règlement, le 24 mars dernier, visant à renforcer l’encadrement de la production biologique et à harmoniser les règles de certification, tant au sein des États membres que pour les produits importés. Parmi les mesures proposées par Bruxelles figurent l’interdiction des exploitations mixtes (combinant production “bio” et conventionnelle), ou encore l’obligation pour les animaux dont la viande est étiquetée “bio” d’être nourris avec 100 % d’aliments “bio” (pour un seuil actuel de 95 %). En outre, la Commission voudrait obtenir le droit de renforcer les contrôles à toutes les étapes, de la production à la distribution.
1 Étude « Les Français et le bio » réalisée par le site ma-Reduc.com en collaboration avec l’institut de sondage BVA.
2 Cahiers de nutrition et de diététique, vol. 45, n° 3, juin 2010.
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