Rendez-vous 2014 de la Bsava
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Karin de Lange
« On our way to Bsava congress ! Expanding our minds »1, annonçait l’un des tweets affichés sur grand écran lors du congrès de la British Small Animal Veterinary Association. Début avril, les participants se sont retrouvés pour la 23e édition à Birmingham.
Communication par et avec les services vétérinaires : pour la première fois, les quatre chefs des services vétérinaires du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord) étaient présents lors d’une table ronde avec les praticiens canins, lors de la 23e édition du congrès de la British Small Animal Veterinary Association. Cette réunion a permis d’échanger et de répondre aux interrogations : « Pourquoi n’ai-je pas été informé qu’il y avait des cas de tuberculose chez le chat dans mon canton ? », « quelles maladies émergentes touchant les animaux de compagnie sont surveillées », « quelle sera la stratégie en Irlande du Nord contre les chiens dangereux », etc.
L’objectif du réseau britannique de surveillance des animaux de compagnie (Savsnet) visait, quant à lui, à informer sur la démographie, les maladies et les signes cliniques des animaux de compagnie. Notre confrère Alan Radford a expliqué comment sont recueillies les données (électroniques et en temps réel) issues d’un nombre croissant de cliniques vétérinaires participantes (actuellement, une centaine) et des laboratoires d’analyses.
Le signalement des animaux (espèce, race, âge, code postal) est enregistré automatiquement. Le praticien indique, dans le logiciel de gestion habituel, la raison principale de la consultation (gastro-intestinal, respiratoire, prurit, tumeur, trauma, postopératoire, etc.). « Cela prend en moyenne sept secondes », précise Alan Radford. Les données saisies (y compris le traitement) sont analysées grâce à un logiciel d’intelligence artificielle. « Cette foule de données permet de repérer, par exemple, des variations saisonnières des maladies respiratoires chez les chats, des tendances régionales de maladies gastro-intestinales chez les chiots, mais aussi d’obtenir un comparatif entre les cliniques d’une même zone, tout en respectant l’anonymat. »
Le congrès, qui s’est tenu du 3 au 6 avril, a été aussi l’occasion pour le Royal College of Veterinary Surgeons, l’équivalent de l’Ordre français, de présenter sa nouvelle feuille de route. « Ce qui est bon pour le client est bon pour la profession. Résoudre les plaintes rapidement nous conduit sur la route du succès », ont souligné Nick Stace, directeur exécutif du RCVS, et Gordon Hockey, chef des services juridiques. Ensemble, ils ont présenté le statu quo du processus – la durée moyenne d’un procès de plainte est de 19 mois – et ont développé une nouvelle approche, en particulier pour gérer des plaintes non recevables. « Chaque plainte – nous préférons le terme “souci” – devrait être gérée rapidement, avec plus de transparence, pour voir si celle-ci est recevable ou non, si elle peut mener à un cas disciplinaire ou non, auquel cas des excuses ou des explications suffisent généralement, avec ou sans remboursement. » Dans tous les cas, un appel téléphonique du RCVS au plaignant sera passé « dans les deux semaines » qui suivent la plainte, une écoute qui se révèle souvent suffisante.
Lors de la conférence de presse sur le thème du « global outlook », l’accent a été mis sur l’éradication de la rage dans le monde. Sarah Cleaveland, vétérinaire et épidémiologiste chez Global Alliance for Rabies Control, a tenu un discours plutôt optimiste. « Nous sommes dotés d’excellents vaccins et outils diagnostiques. Le frein à l’éradication est essentiellement politique. Le fait qu’on regrette toujours quelque 150 morts par jour à cause de la rage est dû à une mauvaise communication entre vétérinaires et médecins, un manque d’expertise et de moyens des vétérinaires des pays concernés et la supposition que la tâche est “trop difficile”. » Cet a priori se fonde sur plusieurs mythes, explique-t-elle. « Contrairement à ce qu’on entend souvent, ce n’est pas une maladie “indomptable”. La faune sauvage n’est pas un réservoir de grande importance, et la plupart des chiens dans la rue de l’Asie et d’Afrique ne sont pas des chiens errants. » En résumé, « il n’y a pas de raisons épidémiologiques, écologiques ou économiques rendant l’éradication impossible. »
Sarah Cleaveland était épaulée par Luke Gamble, un jeune confrère enthousiaste et médiatique de Mission Rabies, qui a évoqué l’initiative de la lutte organisée à grande échelle en Inde. « Entre septembre 2013 et février 2014, nous avons vacciné plus de 85 000 chiens dans 14 zones prédéfinies en Inde. » La stratégie de Mission Rabies repose sur la formation des vétérinaires sur place, la vaccination et la stérilisation des chiens. Les équipes pluridisciplinaires sont composées de formateurs vétérinaires, communicateurs auprès des écoles, ramasseurs d’animaux, vaccinateurs, épidémiologistes et ingénieurs informaticiens permettant de suivre la couverture vaccinale en temps réel.
Le programme scientifique a également couvert la communication au sein du cabinet : pour la première fois, une salle était dédiée à la gestion des cliniques vétérinaires, pendant trois jours entiers. Et si le chat a désormais trouvé sa place au cœur du programme, les autres animaux de compagnie ne sont pas en reste, parmi lesquels le lapin, des oiseaux et même des petits ruminants, camélidés et porcs de compagnie. « Par leur intelligence, les porcs ne sont pas les animaux les plus faciles à examiner, a prévenu notre confrère Gayle Hallowell (université de Nottingham). Lorsque l’examen est facile, il s’agit souvent d’un cochon malade ! » L’obésité et l’ingestion de corps étrangers (« surtout s’il a accès à l’intérieur de la maison ») sont des maladies fréquemment rencontrées, tout comme l’abdomen aigu et l’ostéo-arthrose. « Ces animaux ne sont pas faits pour vivre jusqu’à leur taille adulte. » Et il convient, bien entendu, de prévenir les propriétaires des risques zoonotiques, comme le rouget et l’épidermite exsudative.
Un autre risque zoonotique, l’hantavirose, a fait l’objet d’une étude menée par le département de la Santé. La maladie virale, très présente chez les rongeurs, peut provoquer des troubles respiratoires et rénaux sévères chez l’homme. Elle a été observée récemment au Royaume-Uni chez les rongeurs. Afin de connaître la présence de cette maladie chez l’homme, des congressistes britanniques volontaires étaient priés de donner un échantillon de sang.
« My first Bsava Congress was brilliant ! Now I see what all the fuss was about, cant wait for next year ! », lance un autre congressiste, via un tweet affiché sur le grand écran de la salle. Rendez-vous donc du 9 au 15 avril 2015.
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