Les avancées prometteuses de la thérapie régénérative

Ce premier symposium s’est tenu en un lieu et à une date emblématiques, ceux des épreuves finales de saut d’obstacles et de dressage de la coupe du monde de la Fédération équestre internationale (FEI), qui se déroulaient concomitamment. La communauté scientifique a aussi accueilli ses experts mondiaux en médecines humaine et vétérinaire. Morceaux choisis.

De l’arthrose du genou chez l’homme…

Le professeur Christian Jorgensen, à la tête de l’unité clinique des maladies ostéoarticulaires (hôpital universitaire de Montpellier), coordonne un projet européen (Adipoa) qui a débuté en 2010. Celui-ci vise à développer une nouvelle stratégie fondée sur la thérapie cellulaire chez les patients atteints d’arthrose du genou. Les cellules souches mésenchymateuses présentent des capacités immunosuppressives et de cicatrisation, d’amélioration de l’angiogenèse et de prévention de l’apoptose ou de la fibrose grâce à la sécrétion de médiateurs locaux. Des cellules souches adipocytaires sont prélevées dans le tissu adipeux du patient. Elles sont injectées au niveau de l’articulation lésée du genou. Les résultats révèlent une réduction de la synovite, des ostéophytes et une stabilisation de l’articulation, ce qui réduit le score de lésion du cartilage. L’essai clinique de phase 1 est un succès.

… aux cellules souches chez le cheval

Roger Smith (Royal Veterinary College, Londres, Royaume-Uni) a abordé l’utilisation des cellules souches issues de la moelle osseuse dans le traitement des tendons¹. Les cellules souches mésenchymateuses sont collectées au niveau de cette dernière, du tissu gras ou du cordon ombilical. Pour le futur, des études s’intéressent à l’embryon, aux cellules souches pluripotentes induites et au fœtus (non disponibles, bien entendu).

L’utilisation de platelet-rich plasma (PrP)

Le recours au platelet-rich plasma (PrP), un plasma riche en plaquettes, suscite parfois des débats et des controverses. « Plusieurs mécanismes relatifs aux propriétés anti-inflammatoire et analgésique du PrP ont été élucidés par la recherche fondamentale pendant l’année écoulée  », témoigne notre consœur Jamie Textor (Californie, États-Unis).

La définition et la qualité du PrP varient, ce qui souligne la nécessité d’établir des standards. « De nombreuses variables sont à prendre en compte dans l’utilisation de PrP. Celles-ci rendent les comparaisons scientifiques difficiles. »

Le PrP est utilisé en raison de ses facteurs de croissance¹. Il comporte des effets anti-inflammatoire et analgésique. Il diminue la production de cyclo-oxygénase 1 et 2 (cox 1 et 2), et de prostaglandine E2 (PGE2). L’action antinociceptive, via les endocannabinoïdes, est également mise à profit. « Le PrP améliore la cicatrisation dans le tendon, les articulations et les muscles », développe Jamie Textor.

Le clean sport

Notre confrère Jacques Nardin, vétérinaire testeur de la FEI, rappelle que 80 % des cas positifs sont consécutifs à des erreurs de médication, de gestion d’écurie, etc. 20 % concernent une tricherie. La pression de contrôle est différente entre les courses et le sport : toutes les courses et les épreuves sont contrôlées, tandis qu’en compétition sportive, 834 prélèvements ont été effectués sur 1,5 million d’engagements en 2012. Les contrôles sont donc quasi inexistants… Au niveau de la FEI, il existe la règle des 5 % de chevaux à prélever.

Notre confrère Charles Troillet, président de la Fédération suisse des sports équestres, a déclaré que « le coût de la lutte contre le dopage est important. Celle-ci doit donc être efficace. Il en va aussi de la survie économique de la filière et de son image ».

• 1 Voir le détail de ces conférences dans les prochaines éditions de La Semaine Vétérinaire.