UN REFUGE NORMAND OFFRE UNE “RETRAITE” AUX ANIMAUX

Près de 75 hectares consacrés au bien-être animal dans la campagne normande : c’est ainsi que l’association AVA décrit son refuge. En 2003, Thierry Bedossa, praticien à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), reprend les rênes d’une structure d’aide aux animaux âgés et abandonnés de toutes les espèces. Rapidement, il fonde l’association avec Marie Volle, Laure De Saint Remy, Alain Van den Berghe et Philippe Pages.

Une solution alternative à l’euthanasie

Avec près de 20 salariés, l’association propose une solution alternative à l’euthanasie. Une “retraite” est assurée, au refuge ou en famille d’accueil, aux animaux vieillissants ou diminués physiquement. Une partie des bâtiments de la ferme leur est dédiée, au plus près des soigneurs. Les animaux atteints de troubles du comportement, pour lesquels l’euthanasie est parfois demandée, sont également recueillis, en vue de tenter de les réhabiliter. Des enclos individuels ont été aménagés pour les chiens mal socialisés et qui manifestent de l’agressivité envers leurs congénères. L’un d’entre eux est spécialement conçu pour les fugueurs. Les chiens plus sociables vivent en groupes, composés de deux à dix individus, dans 90 enclos de 100 à 1 500 m². Ils sont régulièrement lâchés dans un parc fermé de 3 500 m², où ils peuvent se dépenser et nager dans une mare. Ils se réhabituent ainsi à l’homme et réapprennent les bases de l’éducation en vue d’une adoption, lorsque celle-ci se révèle possible. Par ailleurs, l’association accueille les bêtes dont les propriétaires n’assument plus la charge ou dont les conditions de vie sont inadaptées au bien-être. Elle fait enfin office de pension pour les animaux des adhérents de l’association.

Redonner de bonnes conditions de vie

Le refuge abrite ainsi actuellement près de 500 bêtes (bovins, chevaux, chiens, chats et daims). Si l’accueil est prioritaire, le regroupement des animaux donne également lieu à des recherches éthologiques relatives aux meilleures conditions de vie en collectivité¹.

Aux yeux de Thierry Bedossa, le maintien d’un environnement de qualité aide essentiellement l’animal sur les plans physique et comportemental. C’est pourquoi, au refuge, le milieu de vie est enrichi et les interactions avec l’homme et les autres animaux sont favorisées. Notre confrère accepte d’euthanasier une bête seulement si elle présente des signes de souffrance impossibles à soulager. Dans les autres cas, il encourage les praticiens à proposer un hébergement à l’AVA. C’est-à-dire lorsque les modifications de comportement chez un animal âgé deviennent gênantes pour le propriétaire ; si son état de santé requiert des soins que ce dernier ne peut assumer par sa présence ou financièrement; lorsque son entourage l’accuse de laisser souffrir son compagnon; ou encore quand il ne supporte plus les dégâts occasionnés par celui-ci en raison d’un manque d’éducation ou de conditions de vie inadaptées.

• 1 Les recherches en éthologie menées dans le refuge feront l’objet d’un second reportage à paraître prochainement.