« Le salut réside dans la reconnaissance de la qualité de la formation »

Le dossier de l’ostéopathie vétérinaire, resté au point mort pendant plusieurs mois, évolue actuellement. Notre profession s’achemine-t-elle vers une position commune ?

Différentes réunions se sont déroulées ces derniers mois à propos de l’ostéopathie vétérinaire. Un point rassemble d’ailleurs l’Avef, le CSOV et le SNVEL. Les OPV concluent qu’une reconnaissance et un encadrement académique de l’ostéopathie vétérinaire sont essentiels pour le public et les confrères, dans la mesure où le décret est toujours dans les limbes…

Il nous semble capital de commencer à structurer la formation au niveau des vétérinaires, afin que ces derniers soient instruits de façon rigoureuse, avec un référentiel validé par tous et un encadrement des épreuves. C’est ce que nous avons exprimé auprès de la DGER et du responsable du DIE d’ostéopathie vétérinaire.

Le décret d’application pour l’ordonnance de juillet 2011 concernant l’ostéopathie animale est toujours en attente. Aujourd’hui, de nombreuses formations voient le jour. Une recrudescence de modules non contrôlés susceptibles de leurrer le public est notée. Une issue vous paraît-elle envisageable ?

Dans le contexte de la floraison d’écoles privées, et devant cette montée démographique, le salut des vétérinaires réside dans la reconnaissance de la qualité de leur formation.

En ostéopathie humaine, le tri s’opère de lui-même. Si l’État ne veut pas le faire, nul ne peut l’y obliger. Tant que ce n’est pas fait, il importe de tout mettre en œuvre pour que notre enseignement d’ostéopathie soit le meilleur possible et qu’il soit une référence.

Les OPV veulent un DIE qui fonctionne bien, avec la même exigence d’encadrement que pour les CEAV existants, le même sérieux, des supports de cours disponibles et accessibles, un référentiel de compétences, des conditions d’examen transparentes, etc. Compte tenu des débats entre les différents courants de l’ostéopathie, qui débouchent parfois sur une situation illisible pour le public, cette transparence est essentielle.

Le SNVEL veut le meilleur pour les vétérinaires et pour les animaux qui leur sont confiés. Nous souhaitons que la formation du DIE d’ostéopathie soit une référence. Ensuite, tant que les textes réglementaires qui établissent qui peut faire quoi et comment ne sont pas publiés, le juge en décidera. Une sorte de jurisprudence s’installera, et notre diplôme vétérinaire deviendra alors une référence qui marquera des points avec la qualité de sa formation et de son niveau. C’est aussi pour cela que nous avons particulièrement besoin des écoles vétérinaires.

Ces dernières sont d’autant plus indispensables que l’ostéopathie, pour acquérir la reconnaissance scientifique à laquelle elle aspire, a besoin de développer les travaux de recherche et de les publier. Nos établissements pourraient porter de tels projets.

Existe-t-il des débouchés professionnels pour l’ostéopathie dans le cadre de l’activité vétérinaire ?

L’ostéopathie génère, bien entendu, des vocations. Cependant, nous nous battons pour dire que le marché n’est pas extensible à l’infini, n’en déplaise aux “marchands” de formations. Celui-ci est restreint. Il convient d’en informer les étudiants et leurs parents.