Un paradis autogéré

La conservation de la nature a souvent été vue comme un obstacle au développement et est par ailleurs rarement confiée aux autochtones. Ce documentaire montre l’inverse : par la gestion écologique de ses biens naturels, une collectivité rurale péruvienne retrouve la voie du développement et sa fierté perdue.

Le film a été tourné au nord-ouest du Pérou, une étendue aride au pied de la cordillère des Andes. Dans cette région pauvre, toute la population rurale travaillait jadis pour une hacienda. Après la réforme agraire, en 1977, ces paysans sans terre fondent une communauté. Démunis, ils bradent d’abord leur forêt pour le bois, leurs sols pour les minerais et leurs animaux pour la chasse. Au bout de vingt années d’exploitation intense, la désertification rend les lieux invivables. La communauté prend alors un étonnant virage écologique. Elle consacre ses basses terres à l’agriculture biologique et transforme ses anciens territoires de chasse en une réserve où sont protégées et réintroduites des espèces menacées, comme l’ours à lunettes. Les revenus du tourisme permettent aujourd’hui de financer écoles et services de santé. Convaincue que la sauvegarde de l’environnement est le seul avenir durable, la communauté de Chaparri incite désormais ses voisins à suivre son exemple.

Un film techniquement discutable mais qui témoigne avec chaleur qu’un monde respectueux de la nature et des animaux est non seulement possible mais meilleur.

Chaparri, les sept ours de la montagne sacrée de Nathalie Granger-Charles-Dominique et André Charles-Dominique, France, 1 h 53, sorti le 7 mai 2014.