« Un système français en ostéopathie humaine flou et mal régulé »

Un nombre croissant d’États reconnaissent et régulent désormais les soins d’ostéopathie chez l’homme. Cependant, il n’existe pas encore de cadre législatif pour cette discipline dans la majorité des pays où des ostéopathes exercent. Estimez-vous que le système français d’ostéopathie humaine est clair et bien encadré ?

Non, le système français des ostéopathes en médecine humaine n’est ni clair ni bien réglementé. lI n’existe pas de modèle précis en termes d’enseignement. En Europe, nous disposons de standards académiques bien admis qui correspondent à des niveaux licence et maîtrise, combinés à un enseignement universitaire précis. Rien de tel dans l’Hexagone. Les écoles sont toutes privées et n’ont pas de cursus universitaire. La loi française ne possède pas de standard d’accréditation clair et le niveau de formation est seulement décrit en heures, et non en résultats. Chacun peut donc enseigner ce qu’il veut. En outre, le niveau d’instruction en France, pour les ostéopathes, diffère grandement d’une école à l’autre, ce qui aboutit à une perspective qui n’est pas sécurisée pour le patient.

Actuellement, il n’existe pas d’organisme de réglementation unique pour l’ostéopathie humaine en France. Est-il souhaitable d’en avoir un ? Si oui, pour quelles raisons ?

Le développement de l’ostéopathie au Royaume-Uni prouve qu’un organisme de régulation est nécessaire. C’est la seule façon de conserver des standards clairs, pour l’accréditation d’une école et des examens finaux. Au Royaume-Uni, le Gosc réunit tous ces composants. Cet organisme indépendant est suivi par le gouvernement.

Plusieurs écoles de formation en ostéopathie humaine proposent désormais des cours d’ostéopathie animale. Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas une voie à suivre. C’est juste un business et cela n’a aucun rapport avec la qualité.

En Allemagne, certaines écoles vétérinaires coopèrent avec leurs équivalents français et avec des établissements d’ostéopathie humaine germaniques. Nous échangeons les professeurs et nous collaborons sur des modules uniques. Le programme d’enseignement principal devrait se trouver entre des mains vétérinaires.