L’importance de la communication dans les négociations salariales

La négociation des salaires reste souvent une pierre d’achoppement dans les relations avec les employés.

→ Concernant les auxiliaires vétérinaires, le cadre conventionnel est déjà défini depuis longtemps et a sans doute apporté davantage de sérénité. Cependant, des problématiques de rémunération d’heures supplémentaires ou de négociation de primes subsistent. La difficulté est souvent déjà présente dans la demande des salariés, qui sont parfois mal à l’aise et abordent le sujet de façon agressive.

Dans certains cas, la peur est liée à une crainte de représailles (baisse de considération à cause de cette demande, voire licenciement). Dans d’autres, la crainte renvoie à des éléments plus archaïques, tels qu’une véritable culpabilité à réclamer une augmentation. En cause : une confusion inconsciente entre l’image du patron et celle du parent, dont l’éventuelle colère est ressentie comme un danger vital.

→ Du côté de l’employeur, la culpabilité provient souvent de la nécessité de refuser l’augmentation, pour des raisons justifiées économiquement (les petites structures n’ont pas la marge de manœuvre financière des grosses entreprises). Non expliqué, le refus peut être vécu par le salarié comme une dévalorisation. La quête de valorisation peut être satisfaite par bien d’autres façons, telles que les remarques positives sur le travail effectué ou sur la disponibilité, les attentions délicates à différentes occasions de l’année ou le fait de confier de nouvelles tâches.

→ Les négociations avec les vétérinaires salariés sont un sujet sans doute plus délicat en raison de la mise en place plus récente d’une convention collective, qui demeure controversée, les concernant. Il s’agit aussi pour les confrères salariés de négocier leur propre valeur, selon leur expérience et leurs compétences propres. Ne pas obtenir une rémunération qu’ils estiment justifiée peut être vécu comme une non-reconnaissance de leur valeur. Mais, au-delà des aspects financiers complexes, variables selon les structures, la communication positive, claire, non empreinte de culpabilité de part et d’autre permet de limiter les conflits.

« Le travail doit s’inscrire dans une relation d’échange, sur un mode don contre don, dans laquelle chacun a le souci de préserver un équilibre, pour ne pas y perdre », souligne le psychosociologue Jean Beaujouan. Il ne s’agit pas seulement d’une question d’argent, mais bien d’un échange en termes de relations humaines. Cela vaut également dans le cadre de la transaction commerciale avec les clients.