Interactions interspécifiques - La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014

Formation

FAUNE SAUVAGE/LU POUR VOUS

Auteur(s) : HÉLÈNE ROSE

En liberté dans des zones urbanisées ou en captivité dans des réserves et des parcs animaliers, des interactions plus ou moins volontaires se mettent en place entre les hommes et les animaux d’espèces non domestiques. Ces interactions font l’objet d’études par des biologistes ou des zoologistes, telles que celles présentées lors des congrès de l’International society for anthrozoology (Isaz).

EN LIBERTÉ

En Afrique du Sud, au niveau de la péninsule du Cap, des groupes de babouins (Papio ursinus) vivent dans une grande proximité avec les habitants. En raison de nombreux incidents (vols “à la tire” de sacs de courses, par exemple), les singes sont étroitement surveillés. Lorsqu’un animal présente un comportement trop transgressif, il est euthanasié. Ce qui provoque souvent des remous dans la presse locale et entretient une représentation conflictuelle des relations avec les babouins.

Une étude menée pendant quatre ans par des zoologistes auprès des singes et de 28 habitants révèle que cette représentation par la presse est souvent biaisée, contre l’euthanasie et le travail des scientifiques qui orientent ce choix. De plus, les pratiques des résidents sont la plupart du temps à l’origine des conflits avec les babouins, susceptibles de conduire par la suite à leur euthanasie. Ce travail a permis de dégager des recommandations pour éviter cette escalade.

EN CAPTIVITÉ

Des dauphins thérapeutes

45 enfants atteints de trisomie 21 ont participé à une expérience pour mesurer l’impact d’une thérapie assistée par les dauphins sur le développement de leurs capacités de maîtrise du langage et de leur sociabilité. Les chercheurs ont veillé au bien-être des cétacés durant les périodes de contact, estimé en mesurant leur fréquence respiratoire au repos, à l’entraînement et pendant les périodes de contacts, non forcés (les enfants n’ont pas nagé avec les dauphins, qui étaient libres de s’approcher ou non). Les animaux n’ont pas montré de différence indicatrice de stress, que les enfants soient présents ou non.

Cinq paramètres ont été évalués chez ces derniers : la verbalisation, l’impulsivité, la compréhension des règles, la reconnaissance des personnes et les contacts. Après les périodes de contact avec les dauphins (six séances d’une heure par semaine), une amélioration significative de la verbalisation et de la reconnaissance des personnes a été notée chez les enfants.

Stress chez les éléphants

Les éléphants possèdent des capacités neuropsychologiques proches de celles de l’homme. Ils sont particulièrement sensibles à la qualité des relations intra- et interespèces. Une étude présentée par Lokesh Koomar révèle qu’en captivité, leurs relations avec le personnel importent pour leur bien-être. Celle-ci a comparé le comportement d’un groupe d’éléphants en liberté dans un parc national kenyan aux interactions de familles indiennes, puis s’est intéressée à celui de plus de 400 pachydermes élevés dans des sanctuaires ou maintenus en captivité dans des parcs et zoos aux États-Unis et au Canada (Elephas maximus, d’origine asiatique, et Loxodonta africana, d’origine africaine, mâles et femelles), ainsi qu’à l’analyse d’interviews de soigneurs.

Avant d’être importés dans les parcs américains, les éléphants subissent souvent plusieurs traumatismes : le massacre de membres de leur structure familiale, un sevrage prématuré, un développement dans un cadre non-normatif, diverses privations, etc. En raison de multiples transferts d’une structure à l’autre, ils ne peuvent tisser entre eux de relations sécurisantes stables, de longue durée. De même, ils doivent s’adapter à de nouveaux soigneurs.

Si les rapports reposent moins sur la domination qu’auparavant, de nombreux parcs ont investi dans des barrières qui protègent les soigneurs d’éventuels accidents ou blessures, et les relations d’attachement créées sont ambivalentes et peu sécurisantes. Les éléphants, susceptibles de souffrir de stress post-traumatique, manifestent fréquemment des troubles de l’attachement, des comportements d’évitement, de l’insomnie, de l’hyperagressivité et de l’hypervigilance. Leur espérance de vie est diminuée.

Dans les sanctuaires en revanche, les soigneurs apportent souvent un attachement sécurisant. Les éléphants orphelins développent des comportements intraspécifiques adaptés, instaurent une hiérarchie, et sont capables de s’adapter aux changements et aux situations de stress. Une méthode d’analyse du bien-être des éléphants en captivité et des éléments de formation des soigneurs ont été tirés de cette étude.

Source : conférences de l’Isaz présentées en juillet 2012 et 2013.

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