Les retraités du crime

Après avoir consacré un demi-siècle aux oiseaux et aux mammifères sauvages, l’éthologue Pierre Jouventin se tourne vers les animaux de compagnie. Ces derniers ayant conservé les mœurs de leurs ancêtres, déchiffrer la vie sauvage était un préalable indispensable, souligne le scientifique. Et d’ajouter que l’homme, le plus complexe des animaux, est également mieux compris à la lumière de son passé de grand chasseur, qui représente 95 % des 2,5 millions d’années de son existence sur Terre.

Si la prédation a modelé l’homme, elle est également le point de convergence avec ses plus proches compagnons.

L’homme sédentarisé utilisa le chat, chasseur solitaire, pour protéger ses premières cultures. Le loup – origine du chien – fut en revanche domestiqué bien avant, grâce aux compétences (la sociabilité notamment) qu’il avait développées pour chasser en bande, à l’instar du chasseur-cueilleur nomade.

L’auteur défend l’idée que l’homme, primate par ses origines, est également un carnivore social par son adaptation comportementale. Il est, par conséquent, plus proche du loup – et du chien – que du chimpanzé. Cet éclairage porte sur la famille recomposée qu’il forme maintenant avec le chien et le chat. Pierre Jouventin passe en revue les questions, apparemment naïves, que l’homme se pose à leur sujet. Les praticiens y reconnaîtront les interrogations de leurs clients. Les réponses convaincantes du livre soulignent l’immense intérêt de l’éthologie.

Trois prédateurs dans un salon, une histoire du chat, du chien et de l’homme de Pierre Jouventin, éditions Belin, 13,5 x 21,5 cm, 18 €.