Quels sont les événements marquants en rurale de ces 20 dernières années ? - La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1586 du 23/05/2014

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

L’adoption des conventions collectives

Jean-Jacques Rivat, vétérinaire à Saint-Germain-Lespinasse (Loire).

Les vétérinaires de ma génération, qui ont commencé leur carrière à la fin des années 1970, ont vu notre profession évoluer considérablement. Les événements qui y ont contribué sont innombrables. Bien entendu, sa féminisation en fait partie. Nous en avons été les témoins privilégiés. Nous avons vu les jeunes femmes investir la rurale. J’étais personnellement assez perplexe quant à leur accueil dans les exploitations, mais la réalité m’a déjugé. Ça se passe très bien. Les mentalités ont changé !

Par ailleurs, l’imagerie, avec l’échographie en rurale notamment, nous a permis de mettre un pied dans la gestion de l’élevage. Plus généralement, l’explosion des nouvelles technologies dans tous les domaines d’activité a bouleversé l’approche du métier. Ce dernier, pourtant, a sans doute évolué davantage encore avec l’adoption par la profession de conventions collectives, qui s’est faite concomitamment avec le regroupement des cabinets. Il en a résulté une meilleure gestion collective du temps, un compromis plus acceptable entre les vies professionnelle et privée, des possibilités de formation accrues, une optimisation des savoirs : une vraie respiration dans cette profession qui ne pouvait plus proposer aux jeunes de vivre différemment des autres. Et cela, aussi bien pour les salariés que pour les associés. Là encore, j’ai dû revoir mon logiciel de fonctionnement, plutôt “boulot-boulot”. Avec le recul, nous ne pouvons que nous féliciter de cette évolution pour les vétérinaires.

La diminution des petites visites

Emmanuel Cordellier, praticien mixte à Gy (Haute-Saône).

Depuis mes débuts de praticien, j’ai vu se développer la féminisation de la profession. Lorsque je suis entré à l’école vétérinaire de Lyon, en 1992, c’était la première année où les filles étaient à parité avec les garçons; 20 ans auparavant, c’était 75/25 pour les garçons. Aujourd’hui c’est l’inverse ! Pour autant, personnellement, je ne connais pas de femmes associées en rurale. Qu’il s’agisse des hommes ou des femmes, nous sommes confrontés au sérieux problème de la pénurie de jeunes vétérinaires ruraux. Trouver un salarié est déjà difficile, mais lorsqu’il s’agit d’un associé, c’est pratiquement mission impossible !

Autre évolution en rurale, l’augmentation de la taille des cheptels. Il s’ensuit un changement dans la relation du vétérinaire avec les éleveurs. Leur stratégie de gestion est plus globale. Ils attendent parfois d’avoir plusieurs veaux morts avant de réagir. Ils font appel à un pareur pour un traitement de groupe. Du coup, nous faisons de plus en plus de pathologie collective aux dépens de celle individuelle. Nous sommes de moins en moins sollicités pour des visites traditionnelles, les petites visites : une délivrance, une boiterie, un veau à gros nombril, un problème de stérilité, une métrite, etc. Nous sommes appelés pour un problème d’élevage ou d’obstétrique. Nous sommes toujours prompts à répondre aux urgences; nous conservons quand même notre place.

La maladie de la vache folle

Marie-Noëlle Bailleul, praticienne mixte à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche).

Ces 20 dernières années sont caractérisées, en rurale, par une réduction des actes dans les exploitations agricoles, soit parce que les éleveurs sont devenus très techniques, soit parfois parce qu’ils pensent réaliser des économies. Les plus consciencieux nous sollicitent dès que surgit un problème; certains, au contraire, escomptent que celui-ci, avec le temps, se résoudra de lui-même, ou bien ils improvisent des techniques ou des traitements “maison”. Ils attendent ainsi le dernier moment et nous appellent en dernier ressort. Nous faisons moins de consultations et quasiment plus, par exemple, de parages de pieds ou de délivrances. Notre activité s’est donc déplacée vers la canine, ce qui ne me déplaît pas. Aujourd’hui, cela représente 60 % environ de notre chiffre d’affaires, versus 10 % ou 15 % lorsque j’ai commencé.

L’événement, cependant, qui m’a le plus marquée durant cette période, reste sans conteste la crise de la vache folle, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Jusqu’à ce que le prion responsable de cette maladie infectieuse soit mis en évidence, nous étions impuissants face à elle. Nous devions nous contenter d’hypothèses, notamment sur le lien avec l’alimentation. Pendant cette période d’incertitude, la conduite à tenir était l’abattage total du troupeau. J’en ai vécu deux avec ma clientèle : l’un de 80 bêtes, l’autre de plus de 300 !

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur