Un éléphant en Suède

Cette adaptation du best-seller de Jonas Jonasson – vendu à plus de 6 millions d’exemplaires dans 38 pays – est déjà le plus gros succès national du box-office suédois. Son héros, Allan Karlsson, évoque Forrest Gump et Mister Chance, les personnages simples d’esprit du cinéma américain. Sa cocasserie l’en distingue pourtant. Dès le prologue, le ton est donné. En dynamitant le renard qui a trucidé son chat Molotov, le vieil Allan gagne son entrée en maison de retraite. Il n’y reste pas longtemps. Le jour de son centenaire, il s’échappe par la fenêtre. Le hasard lui met dans les mains une valise pleine de billets, et le voici poursuivi par un gang de skinheads prêts à tout pour la récupérer. S’ensuivent des péripéties loufoques, des rencontres insolites (dont un éléphant) et des morts brutales. Le vieillard n’y prête qu’une attention distraite et se rappelle sa vie autrement plus renversante. De nombreux flashbacks révèlent qu’Allan fut malgré lui l’acteur clé d’événements majeurs du xx^e siècle (guerre d’Espagne, bombe atomique, guerre froide, chute du mur de Berlin).

Cette comédie explosive qui, comme le livre, ne vise qu’à divertir, y parvient grâce à son sens du tempo (débridé, puis soudainement relâché) et un comique à la fois noir et doux, qui mêle la satire burlesque à un humour plus fin émanant des personnages, tel cet étudiant si empêtré dans ses doutes qu’il s’est lancé dans de multiples cursus (vétérinaire notamment), sans en terminer aucun.

Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Felix Herngren, avec Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, David Wiberg, 1h54, en salles le 28 mai 2014.