Le réseau Cristal, 20 ans après

Il n’est plus possible de se limiter aux opportunités qui passent, explique René Planel, président du groupe Cristal, afin de justifier la mise en œuvre de son projet d’entreprise “Cristal 2017”. Le marché des productions animales n’augmentera pas en France. L’animation d’un réseau de 19 cabinets vétérinaires et d’un groupe de 250 personnes ne peut plus se contenter de décisions prises à la volée par une bande de copains. »

Créé il y a 20 ans à l’initiative de quatre cabinets ruraux désireux de mutualiser des outils et d’améliorer leurs services, le réseau Cristal a, depuis, pris du poids. Une holding nommée Chrysalide et créée en 2006 regroupe aujourd’hui six filiales, dont trois sont détenues à 100 %. C’est le cas de RC Services, dédié à la formation, au consulting, aux audits en France et à l’étranger. Aujourd’hui, la structure est mandatée pour les achats du groupe, chargée de l’animation, de la communication, de la coordination d’actions et du développement d’outils. Les autres filiales sont Resalab (100 %), Biodis (100 %), Neftis Pharma, Aviserv et Fedravet.

Organisation multimatricielle

Au fil des années, le groupe et son réseau se sont déployés dans les principaux bassins d’élevages français. Jusqu’à décider de mettre de l’ordre dans ce qui risquait de devenir une véritable usine à gaz, avec 19 cabinets vétérinaires, 52 sites d’exercice, 200 praticiens, près de 250 employés non vétérinaires, six laboratoires et 16 adhérents, et des groupes de travail par filières (bovins et petits ruminants, volailles, porcs, lapins, équidés, animaux de compagnie et poissons). En 2011, des consultants sont appelés à auditer le groupe en vue d’optimiser son fonctionnement. Ces derniers qualifient la structure d’organisation multimatricielle. Ce modèle a le mérite d’offrir une autonomie aux filiales et de ne pas retarder les décisions, contrairement à certaines organisations traditionnelles et hiérarchiques. « L’organisation multimatricielle est la solution la plus adaptée pour structurer un groupe qui navigue dans un environnement où les cabinets vétérinaires sont à la fois clients, fournisseurs, adhérents et actionnaires », assure René Planel, confronté à une concentration importante du secteur.

« Cette forme est également adaptée en raison de nos interventions chez toutes les espèces, sur tous les maillons de la chaîne (et pas seulement en élevage), sur la génétique, la mise en œuvre de plans de surveillance, de l’abattoir à la transformation en agroalimentaire…, ajoute-t-il. Bref, de la sélection à la distribution, tout est important. Nous ne pouvons plus ignorer l’amont et l’aval des filières, où se multiplient les concentrations et les regroupements. »

Six axes à développer

Face à ce constat, Cristal a donc choisi de devenir un multispécialiste et d’accroître ses compétences, afin d’atteindre une taille critique, notamment pour répondre à la demande des grands comptes de l’agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique. C’est là tout l’enjeu du groupe, qui a fait de ses faiblesses (le risque d’éparpillement, notamment) un atout, en créant l’an dernier le projet d’entreprise “Cristal 2017”. Six axes de travail sont retenus : les solutions alternatives aux antibiotiques, l’international, l’agroalimentaire, l’expertise, les juniors, la communication. « Sans grandes dépenses, mais en faisant beaucoup appel au volontariat, ce projet dessine notre vision du groupe à cinq ans », indique Sophie Testaud de Marchain, directrice générale adjointe, recrutée en avril 2012 pour accompagner la mise en œuvre de cet ambitieux plan de développement.